vendredi, 26 septembre 2025
Espace aérien, droit et réalité: une analyse au-delà de toute hystérie
Espace aérien, droit et réalité: une analyse au-delà de toute hystérie
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/09/luftraum-recht-und-realitat-e...
Le seul dommage documenté de la prétendue « attaque de drones russes » du 10 septembre – une maison endommagée à Wyryki – a été, selon la confirmation polonaise, causé par le missile d’interception d’un F-16 polonais.
Ces dernières semaines, les rapports sur de prétendus incidents dus à des initiatives russes dans l’espace aérien européen se sont multipliés. Tantôt il est question de drones qui se seraient écrasés en Pologne, tantôt de chasseurs russes qui auraient violé l’espace aérien estonien, et plus récemment encore de mystérieux drones au-dessus du Danemark qui ont paralysé plusieurs aéroports. Dans les gros titres, ces incidents sont condensés pour proposer un scénario de menace où la Russie est présentée comme un agresseur imprévisible; ce scénario alimente les appels à abattre les appareils russes et à la fermeté militaire. Pourtant, un examen des faits, du droit international et de la pratique militaire montre qu'une grande partie des ces récits ne résiste pas à une analyse objective.
L’exemple de la Pologne le montre clairement: dans la nuit du 10 septembre, Varsovie a signalé l’intrusion de 19 drones. La Biélorussie a déclaré peu après avoir déjà intercepté plusieurs appareils au-dessus de son propre territoire et avoir averti la Pologne à temps. Une partie des drones s’est écrasée de façon incontrôlée après avoir atteint la limite de leur portée, d’autres étaient apparemment des leurres. Aucun des appareils n’a atteint de cible précise. Le seul dommage documenté – une maison endommagée – n’a, selon la confirmation polonaise, très probablement pas été causé par un drone russe, mais par le missile d’interception d’un F-16 polonais. On ne peut donc parler d’attaque délibérée de la part de la Russie.
Le cas du Danemark est encore plus nébuleux. Plusieurs aéroports ont été temporairement fermés parce que des drones inconnus auraient été aperçus. Rien n’a été retrouvé. L’origine, le nombre et le type d'appareils restent indéterminés. Pourtant, dans les médias, le mot-clé « Russie » a immédiatement surgi. C’est un exemple classique de la façon dont une observation non étayée est transformée en sensation. Le fait que cette actualité ait presque entièrement éclipsé une autre information, bien plus pertinente – l’ouverture de la frontière polono-biélorusse au trafic de marchandises –, montre à quel point la perception médiatique est sélective.
Les règles du « Air Policing » sont claires
Le rapport estonien du 19 septembre est un peu plus concret. Selon celui-ci, trois MIG-31 auraient violé l’espace aérien estonien près de l’île de Vaindloo pendant environ douze minutes. La Russie dément et affirme que les appareils se trouvaient au-dessus des eaux internationales dans le golfe de Finlande. Ce qui est certain: les avions volaient parallèlement à la côte, non en direction du territoire estonien. Même le gouvernement estonien n’a pas évoqué une intention d’attaque. Dans un corridor où les frontières maritimes et aériennes sont en partie contestées, la situation est loin d’être claire.
Juridiquement, le cadre est clair. L’interdiction du recours à la force dans la Charte des Nations unies proscrit l’usage de la force militaire tant qu’il n’y a pas d’attaque armée ou d’intention d’attaque immédiate qui soit démontrable. L’abattage de drones non armés ou d’avions utilisant des corridors internationaux serait contraire au droit international. Le droit pénal allemand sanctionne également les appels publics à des actes contraires au droit international. Les règles du Air Policing sont claires : identifier, accompagner, documenter – ne pas amorcer d'escalade.
La véritable question n’est donc pas de savoir si la Russie menace l’Europe avec des drones et des chasseurs. C’est: pourquoi chaque incident est-il politiquement et médiatiquement dramatisé, alors que les faits ne le justifient pas? Une raison majeure est que l’Europe ne dispose pratiquement plus de mécanismes de consultation fonctionnels. Dans les années 1990, il existait des canaux de dialogue directs entre l’OTAN et la Russie, des rencontres régulières entre les chefs d’état-major, voire des téléphones de crise. Les conflits pouvaient être contenus sur le plan technique.
Manque de transparence et de prévisibilité
Aujourd’hui, ces instruments n’existent plus – et ce vide est comblé par les gros titres et la symbolique politique. S’y ajoute un problème plus profond: avec la résiliation des traités de contrôle des armements tels que l’ABM, l’INF et Open Skies, les bases de la transparence et de la prévisibilité se sont effondrées. Là où il n’y a pas de règles fiables, l’incertitude et la méfiance prospèrent. Dans un tel climat, chaque incident devient un écran de projection pour des scénarios de menace.
Tout cela coïncide avec une phase de réarmement massif. L’Allemagne prévoit d’ici 2026 des dépenses de défense supérieures à 108 milliards d’euros – un record historique. Cela est justifié par la protection du flanc Est et la dissuasion de la Russie. Mais la dramatisation constante de petits incidents crée d’abord la base argumentative de cette politique. Le « facteur russe » devient la légitimation d’une nouvelle normalité militaire en Europe.
Pourtant, il existe aussi d’autres signaux. La Russie a proposé de respecter volontairement pendant un an supplémentaire les plafonds du traité New START. Ce n’est pas un geste d’amitié politique, mais une proposition de stabilité pragmatique. Cela ouvre une fenêtre de temps pour entamer de nouvelles négociations sur le contrôle des armements – aussi en tenant compte de la Chine. Si cette fenêtre n’est pas exploitée, une nouvelle course aux armements menace, dont les risques seraient principalement supportés par l’Europe.
Conclusion
Le bilan objectif est le suivant: les drones au-dessus de la Pologne n’étaient pas une attaque, ceux qui auraient survolé le Danemark restent non prouvés, les vols de MIG au-dessus du golfe de Finlande n’étaient pas une agression. La rhétorique d’escalade n’a rien à voir avec la réalité des faits. Ceux qui réclament d'abattre les appareils violent non seulement le droit international, mais risquent d'enclencher une dynamique incontrôlable.
La politique de sécurité n’est pas affaire de gros titres rapides, mais de réflexion posée. Elle nécessite des faits, des consultations, la sécurité juridique et une volonté claire de désescalade. La paix, dans ce contexte, n’est pas une option parmi d’autres. Elle est la condition préalable à tout ordre de sécurité durable en Europe.
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Les destins de l’Europe se décideront à Paris (et ce n’est pas une bonne nouvelle)
Les destins de l’Europe se décideront à Paris (et ce n’est pas une bonne nouvelle)
Crise française, conflit européen et nature de l’UE
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31288-gius...
L’un des enseignements fondamentaux de l’histoire est que, pour comprendre le destin de l’Europe, il faut regarder vers la France. Une vérité qui est probablement valable depuis la naissance de l’État-nation français, mais qui est devenue de plus en plus évidente au fil des siècles, alors que s’y sont produits — précisément en France — des phénomènes particuliers comme les Lumières, la Révolution française et l’épopée napoléonienne.
C’est encore le cas aujourd’hui: la France est le seul pays de l’UE à disposer de la dissuasion nucléaire et à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU, donnant à Paris un rôle fondamental dans la définition des destins de l’Europe continentale. Néanmoins, à cette époque historique-ci, ce pays traverse une crise industrielle, économique et politique très profonde, qui s’est désormais transformée en une crise politique aiguë et, de plus en plus, sociale.
Le point clef pour comprendre la genèse de la crise actuelle de la France doit être recherché — comme d’habitude ! — dans la naissance de l’euro. Comme Rome, Paris n’a pas réussi à résister à la concurrence des pays d’Europe du Nord et de leurs chaînes de valeur mondiales bien conçues. En effet, la France a elle aussi vécu le drame de la désindustrialisation, auquel s’est ajoutée la fin de la Françafrique, c’est-à-dire la domination de Paris sur ses anciennes colonies africaines, qui garantissait un débouché sûr pour les produits français et un flux constant de capitaux vers Paris grâce au mécanisme du franc CFA.
Un autre phénomène, intrinsèquement lié au processus d’intégration européenne, a également aggravé la situation française. Je fais naturellement référence au soi-disant axe franco-allemand, qui ne doit pas être vu uniquement sous l’aspect politique, mais aussi économique et financier. Sous ce dernier aspect, l’axe doit être compris en des termes très simples et particuliers: Berlin a toujours — et de plus en plus — couvert les déficits croissants de Paris au niveau de la balance courante. En d’autres termes, l’Allemagne, grâce à sa puissance économique énorme, portée par un système productif hyper-compétitif à l’échelle mondiale, réglait l’addition des dépenses de Paris, évitant ainsi à cette dernière la confrontation finale avec des comptes nationaux de plus en plus hors de contrôle. Évidemment, Berlin ne faisait pas cela par philanthropie, mais parce qu’ainsi elle obtenait le soutien de la France au niveau des politiques européennes, renforçant ainsi son hégémonie sur les institutions de l’Union. Du point de vue français, il faut dire que les injections continues de capitaux de la part de Berlin et de ses pays satellites se sont révélées être des doses massives de morphine qui ont permis de maintenir un État social de super-luxe pendant des décennies, évitant que la crise industrielle ne se transforme en crise sociale.
Mais si ces doses de morphine financière venues d’outre-Rhin ont été un remède pour Paris d’un côté, de l’autre elles se sont révélées être une damnation qui a empêché la politique française de prendre la mesure de la gravité de la situation, lui permettant de végéter dans le confort.
Tout cela jusqu’à la confrontation finale que nous vivons ces mois-ci. La position financière nette de la France est totalement hors de contrôle avec environ 900 milliards d’euros de dettes nettes envers l’étranger. Un chiffre colossal, si l’on considère que l’Italie a été placée sous tutelle par l’UE sous le gouvernement Monti alors qu’elle avait une position financière nette négative de « seulement » 300 milliards d’euros. Un tiers de celle de la France, alors que Paris n’a pas une économie trois fois plus grande que celle de l’Italie.
La position financière nette française est donc hors de contrôle, et en outre doit être considérée comme totalement instable car elle a perdu son principal parachute, à savoir le flux de capitaux provenant de l’Allemagne et de ses pays satellites, qui garantissaient la stabilité tant du système financier de Paris que de la dette publique française. Pour démontrer que la situation financière de la France est instable, il suffit de citer un chiffre: les obligations à dix ans de Paris ont désormais atteint un rendement de 3,5%, ce qui est objectivement très élevé et montre que la France doit offrir des rendements plus importants si elle ne veut pas voir s’évaporer ses capitaux et subir une crise financière et bancaire. À cet égard, la déclaration de la gouverneure de la BCE, Mme Lagarde, affirmant que « le système bancaire français n’est pas en danger », est révélatrice du malaise du secteur. Existe-t-il une plus grande certitude qu’un système bancaire est en danger que lorsque le banquier central est obligé de jurer le contraire ?
L’agence de notation Fitch a aussi pris acte de la gravité de la situation, en dégradant la dette publique française à la note A+ contre AA-. Bref, la voie que suit le pays transalpin est très similaire à celle des années passées, avec trois facteurs aggravants:
- Dorénavant, les pays d’Europe du Nord pourront difficilement soutenir le système financier français avec les importantes injections de capitaux de ces dernières décennies;
- La position financière nette de la France est extrêmement grave compte tenu de la taille de son économie;
- Très probablement, l’Europe traversera dans les prochaines décennies une grave crise due au fait qu’elle est devenue une zone économique marginale, exclue des grands flux financiers et d’innovation technologique, et dépourvue de tout poids politique. Par conséquent, Paris aura encore plus de mal à assainir ses finances, précisément parce que cela devra se faire dans une phase de difficultés systémiques pour tout le continent.
Comme il arrive toujours lorsque la situation économique d’un pays est aussi instable, le cadre institutionnel entre lui aussi dans une grave instabilité: les gouvernements à Paris se succèdent très rapidement et surtout végètent, impuissants et incapables de concevoir une stratégie de sortie de cette crise « à l’italienne ».
C’est dans ce contexte complexe que les élites françaises semblent avoir choisi la voie la plus facile (et la plus irresponsable) pour sortir de la crise: celle de la création d’un ennemi extérieur. Évidemment, il ne pouvait s’agir que de "l’autocrate du Kremlin", Vladimir Poutine.
Les déclarations tonitruantes de Macron, qui a qualifié le président russe d’« ogre » et de « prédateur », en disent long sur la position de Paris: de l’autre côté des Alpes, on veut la guerre ou du moins un état de tension avec la Russie, afin de cacher les problèmes internes et dramatiques du pays.
C’est seulement dans cette logique que l’on peut donner un sens à l’idée soutenue par Macron d’envoyer des contingents militaires en Ukraine comme troupes d’interposition et d’instaurer une zone d’exclusion aérienne dans l’ouest de l’Ukraine, afin d’abattre les essaims de drones russes qui sévissent dans le ciel ukrainien.
Des idées irresponsables qui alimentent l’escalade, à tel point que le porte-parole du Kremlin, Peskov, a déjà déclaré qu’il considère l’OTAN en guerre contre la Russie. Sans parler de l’ancien président Medvedev, qui lui aussi parle désormais de guerre entre la Russie et l’OTAN avec ses habituels accents à la Jirinovski.
En conclusion, une chose est certaine : une fois encore, le destin de l’Europe se joue à Paris. La paix en Europe ne sera possible qu’avec une France pacifiée.
12:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, france | |
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jeudi, 25 septembre 2025
Les «Nains grincheux» de l’OTAN veulent la confrontation
Les «Nains grincheux» de l’OTAN veulent la confrontation
Wolfgang Hübner
Source: https://pi-news.net/2025/09/nato-rumpelstilzchen-wollen-k...
Au sommet de l’UE à Bruxelles, à côté d’Ursula von der Leyen siège Kaja Kallas, originaire d’Estonie, dont la haine de la Russie est inégalée, en tant que ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE.
Quiconque en Allemagne s’engage pour servir dans l’armée de l’OTAN, la Bundeswehr, doit s’attendre, dans certaines circonstances, à devoir partir en guerre contre la puissance nucléaire russe pour l’Estonie, le Danemark ou la Pologne. Dans ces États, ainsi qu’en Lituanie, en Lettonie et en Finlande, les élites politiques manifestent une forte inclination à défier Moscou, soutenues par la plus grande alliance militaire mondiale. Désormais, on signale chaque jour des incidents de drones et des violations de l’espace aérien dans ces pays membres de l’OTAN, des réunions de crise sont alors convoquées. L’image de la Russie posée comme ennemie est d’emblée hautement suspecte.
De plus, à Bruxelles, au sommet de l’UE, à côté d’Ursula von der Leyen, siège Kaja Kallas, une Estonienne dont la russophobie ne connaît pas d’égal, en tant que ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE. Stratégiquement et intellectuellement du niveau d’une Annalena Baerbock, Kallas saisit chaque occasion pour attaquer non seulement Moscou, mais aussi la Chine. À Pékin, elle est depuis longtemps aussi indésirable que ne l’était Baerbock comme ministre allemande des Affaires étrangères. Kallas constitue ainsi la plus grave erreur de casting de toute l’histoire de l’UE.
La position extrême et russophobe des républiques baltes est souvent justifiée par leur histoire douloureuse au sein de l’Union soviétique. Pourtant, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie ont vécu plus de vingt ans après leur indépendance retrouvée en entretenant des relations plutôt correctes avec la Russie, ce qui leur a été économiquement profitable. Ces relations leur seraient encore aujourd’hui bénéfiques. Mais leurs élites, parfois corrompues, se sont laissées instrumentaliser par les politiques d’encerclement que l'Occident a toujours voulu articuler contre la Russie.
Le fait que la Finlande, après avoir abandonné sa neutralité, ne tire aucun bénéfice de sa politique de confrontation avec Moscou, est déjà ressenti douloureusement par les citoyens finlandais ordinaires sur le plan économique. Le cas du Danemark, notre voisin du nord, est particulier. Cet ancien allié le plus fidèle des États-Unis en Europe se console des revendications choquantes de Trump sur la colonie danoise du Groenland en soutenant massivement, sur le plan militaire, le régime de Kiev. La Première ministre sociale-démocrate de Copenhague appelle cela une «politique de paix». La Russie, bien sûr, ne voit pas les choses ainsi.
Et notre voisin oriental, la Pologne? Celle-ci aimerait bien abattre des avions militaires russes, comme l’a récemment reconnu son ministre des Affaires étrangères à Varsovie. Il était donc bon et nécessaire que le secrétaire général de l’OTAN, Rutte, ait récemment mis un frein au zèle dangereux de ses petits «nains grincheux» scandinaves et baltes au sein de l’alliance. Car le risque d’une escalade militaire à l’issue imprévisible est trop grand. Désormais, même les Polonais ne veulent passer à l’action qu’avec l’accord de tous les membres de l’OTAN. Mais il est certain que Kallas et consorts ne cesseront pas de jouer avec le feu.
Qui est Wolfgang Hübner?
Auteur pour le site allemand PI-NEWS, Wolfgang Hübner y est actif depuis de nombreuses années et écrit principalement sur la géopolitique, le gaucho-fascisme, l’islamisation de l’Allemagne et la liberté d’expression. L’ancien conseiller municipal et chef de groupe des « Citoyens pour Francfort » (BFF) a quitté son mandat au Römer de Francfort fin octobre 2016. Passionné de vélo, il est joignable via sa page Facebook et sa chaîne Telegram.
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Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!
Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!
par Franz Ferdinand
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/176816
C’était déjà la devise des Romains envers leurs « partenaires », car deux partenaires ne peuvent interagir que de deux façons: soit par le conflit (guerre), soit par un traité. Ce principe est encore aujourd’hui indispensable à une coexistence pacifique sur cette planète !
Les traités doivent être respectés – et si l’on pense à un ordre mondial multipolaire, cela est d’autant plus important !
L’ordre multipolaire se caractérise par plusieurs centres sur le globe, qui diffèrent par la géographie et par leur tradition, leur idéologie, leur économie et leur organisation interne. Entre eux, il y aura aussi des États tampons qui joueront un rôle neutre et pourront ainsi atténuer d’éventuels conflits.
L’ordre multipolaire constitue un pas vers la démocratie mondiale, par opposition à la tyrannie unipolaire de ceux qui parlent beaucoup de « démocratie » mais veulent en réalité la dictature !
Il est évident qu’un ordre multipolaire est plus compliqué à organiser que la dictature d’un centre unique, qui se cache délibérément et ne se fait représenter à l’extérieur que par des hordes de politiciens incompétents et de « presstitués » corrompus.
Cette forme « d’ordre » est toutefois rejetée par la grande majorité de la population mondiale, non seulement dans le « Sud global », mais aussi dans le reste du monde occidental.
Dans le monde multipolaire, les principaux acteurs doivent organiser durablement leurs relations par des traités fiables.
Au contraire, dans le monde unipolaire, les traités sont généralement conclus pour être ensuite violés. Dans cet « ordre », les traités ne sont que des manœuvres tactiques pour tromper le partenaire.
Exemples :
- Dans le traité de séparation entre la Russie et l’Ukraine, la neutralité de l’Ukraine a été convenue, mais soudainement, plus personne ne s’en souvient.
- Les Accords de Minsk II ont été négociés et signés par le président français de l’époque François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko, le président biélorusse Alexandre Loukachenko et le président russe Vladimir Poutine. Ce traité devait garantir les droits de la minorité russe en Ukraine. Par la suite, Merkel et Hollande ont déclaré que l’Ukraine n’avait accepté ce traité que pour gagner du temps afin de se réarmer.
- Le traité 2+4. Ce traité a été négocié par la Russie depuis une position de grande faiblesse. La Russie dépendait des crédits allemands et s’est donc littéralement fait acheter la condition la plus importante à poser pour la réunification, à savoir la neutralité de l’Allemagne. Malgré tout, on a insisté sur la non-extension de l’OTAN. Néanmoins, aucune clause correspondante ne fut inscrite dans le traité, on s’est contenté de déclarations orales. À proprement parler, ce traité était un traité de capitulation de la Russie lors de la guerre froide. Ce n’était de toute façon pas un traité de paix, puisque cela aurait nécessité d’inclure les 65 « ennemis de guerre » de l’Allemagne.
Par ce traité, la sécurité de la Russie a été vendue pour quelques milliards de marks de crédit. Des centaines de milliers de jeunes Russes ont jusqu’à présent payé cette erreur de leur vie ou de leur santé.
Pourtant, l’Allemagne a violé un autre point du traité 2+4 :
L’article 2 du traité stipule :
« Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande réaffirment leurs déclarations selon lesquelles seule la paix émanera du sol allemand. Selon la Constitution de l’Allemagne unifiée, les actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples, notamment la préparation d’une guerre d’agression, sont inconstitutionnels et punissables. Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande déclarent que l’Allemagne unifiée n’utilisera jamais ses armes, sauf conformément à sa Constitution et à la Charte des Nations Unies ».
Ce passage n’est guère compatible avec la participation de l’Allemagne à la guerre d’agression contre la Yougoslavie et à la guerre en Afghanistan ! On n’a pas hésité à justifier l’intervention en Afghanistan en affirmant que l’Allemagne se « défendait dans l’Hindou Kouch ».
Dans ce contexte, il faut également rappeler la clause des États ennemis dans la Charte de l’ONU (articles 53 et 107), qui permettait aux États signataires de prendre des mesures coercitives contre les soi-disant États ennemis si ceux-ci adoptaient à nouveau des politiques agressives. Cette clause avait été introduite à l’origine pour s’assurer que les États considérés comme ennemis pendant la Seconde Guerre mondiale, tels que l’Allemagne et le Japon, ne puissent plus redevenir militairement actifs. Certes, cette clause a été déclarée « obsolète », mais elle figure toujours dans la Charte.
La Russie pourrait donc, face à l’attitude agressive, hostile, voire belliqueuse de l’Allemagne envers la Russie, très bien « se souvenir » de cette clause des États ennemis si l’occasion se présentait. On peut donc supposer que la Russie ne consentirait plus à la suppression de cette clause dans la situation actuelle !
Actuellement, en cas d’escalade supplémentaire de la guerre en Ukraine, la Russie pourrait invoquer cette clause pour prendre, conformément au droit international, des mesures militaires coercitives contre l’Allemagne !
Un tel cas se présenterait dès que des troupes de l’OTAN (avec des troupes allemandes) interviendraient directement dans la guerre en Ukraine. Un tel scénario est très probable dès qu’un effondrement de l’armée ukrainienne deviendrait prévisible. La Russie pourrait alors légitimement attaquer des cibles en Allemagne !
Très probablement, Poutine ne prendrait toutefois une telle décision que s’il avait le plein soutien de la Chine, c’est-à-dire si la Chine était prête à entrer dans cette guerre de l'OTAN contre Russie. Il est très probable que cette guerre ne se limiterait alors plus à l’Ukraine, mais que la Russie, avec la Chine, éteindrait définitivement l’OTAN, en marchant jusqu’à Berlin pour rétablir la situation d’avant la réunification allemande ! Ce serait probablement la fin de l’OTAN, ce qui intéresserait également beaucoup la Chine, puisque cette organisation cherche aussi à s’étendre dans le Pacifique. La Chine aurait alors aussi la possibilité, avec la Russie, de chasser les États-Unis du Pacifique occidental. La question de Taïwan se résoudrait alors d’elle-même !
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mercredi, 24 septembre 2025
Au bord de la catastrophe: une Europe sans hégémonie, entre fragilité et illusions
Au bord de la catastrophe: une Europe sans hégémonie, entre fragilité et illusions
par Enrico Cipriani
Source: https://www.destra.it/home/sullorlo-della-catastrofe-euro...
L'Europe traverse une phase historique d’extrême fragilité, marquée par un déclin économique, des fractures politiques et un isolement stratégique croissant. Sa classe dirigeante, cependant, semble ignorer la réalité: au lieu de rechercher une politique d’apaisement, elle persiste dans une logique de provocation et de défi qui risque de conduire à la catastrophe. Il suffirait d’un incident militaire, d’une erreur de calcul, pour que tout le continent soit entraîné dans un conflit généralisé avec l’axe asiatique, un bloc qui regroupe plus de trois milliards de personnes, une capacité de production industrielle sans égal et une économie en pleine ascension. L’Europe, à l’inverse, apparaît fatiguée et en déclin démographique, et elle ne peut même plus compter sur la protection automatique des États-Unis, comme c’était le cas durant la Guerre froide.
Le point central est précisément celui-ci: Washington n’a plus le même intérêt à défendre l’Europe. Les documents officiels de la Stratégie de sécurité nationale et de la Stratégie de défense nationale montrent clairement que les priorités américaines se sont déplacées vers l’Indo-Pacifique, avec la Chine comme principal adversaire stratégique. Le European Council on Foreign Relations lui-même a souligné dans un rapport significatif, intitulé « Defending Europe with Less America », que les États-Unis réduisent progressivement leur engagement direct sur le continent européen, laissant entendre que ce seront désormais les pays européens eux-mêmes qui devront assumer une part plus importante des responsabilités militaires. C’est un changement de paradigme que de nombreux dirigeants, comme le Britannique Keir Starmer, feignent de ne pas voir, préférant croire que hausser le ton et se montrer “durs” leur garantira automatiquement l’aide américaine le moment venu. Mais c’est une illusion. Les États-Unis n’interviennent que lorsqu’ils y voient un intérêt concret, et aujourd’hui, l’Europe occupe une place de moins en moins centrale dans leurs calculs stratégiques.
Ce déclassement est renforcé par les données économiques et technologiques. En 2022, la Chine a enregistré environ 40.000 brevets dans le domaine de l’intelligence artificielle, contre environ 9000 pour les États-Unis. L’Europe, sur la même période, est restée essentiellement marginale, incapable de générer des innovations à une échelle comparable. En 2024, les instituts américains ont produit 40 modèles “remarquables” d’intelligence artificielle, la Chine 15, tandis que l’Europe seulement 3 (hai.stanford.edu, 2025). Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, la Chine détient désormais environ 70% des demandes mondiales de brevets en IA, les États-Unis environ 14%, et l’Europe se limite à 13%. Un rapport de Sciences Po de 2024, intitulé European Sovereignty in Artificial Intelligence, a estimé que l’Union européenne ne produit qu’un cinquième du nombre de brevets par habitant par rapport aux États-Unis, et à peine un douzième par rapport à la Chine. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques techniques: ils montrent clairement que l’avenir technologique est déjà tracé et que l’Europe n’en fait pas partie parmi les acteurs majeurs.
À cela s’ajoute un fait encore plus préoccupant: l’efficacité de la recherche européenne est inférieure à la moyenne mondiale dans les secteurs technologiques en évolution rapide. Une étude de Alonso Rodriguez-Navarro et Brito («Technological research in the EU is less efficient than the world average», arXiv, 2018) a démontré que la production scientifique européenne, dans des domaines tels que l’intelligence artificielle et les sciences appliquées, est moins apte à générer de l’innovation industrielle que celle des États-Unis et de la Chine. Il en résulte un fossé qui ne pourra pas être comblé simplement en augmentant les investissements, car il touche structurellement la capacité à transformer la recherche en applications technologiques de rupture.
Les limites de l’Europe apparaissent également dans ses politiques économiques. Selon une analyse de la Deutsche Bank de 2025, sur 383 recommandations pour accroître l’innovation, seules 11 à 12% ont été pleinement mises en œuvre et moins d’un tiers partiellement. Pendant que l’Europe débat de stratégies, la Chine et les États-Unis mettent en œuvre des programmes concrets de soutien à l’industrie et à la recherche. Il n’est donc pas surprenant que, dans le Global Innovation Index de 2025, la Chine soit entrée dans le top 10 des nations les plus innovantes, détrônant l’Allemagne (Reuters, 16 septembre 2025).
Tout cela démontre que l’Europe n’est plus hégémonique. Ni sur le plan industriel, ni sur le plan économique, ni sur le plan technologique, ni sur le plan politique. Elle ne possède ni la suprématie militaire, ni la capacité diplomatique qui lui permettaient autrefois de peser au-delà de sa taille. Elle a perdu du capital humain qualifié, n’arrive pas à retenir ses meilleurs chercheurs et ingénieurs, et elle est divisée sur presque toutes les grandes questions politiques, de l’énergie à l’immigration. Penser revenir à une position centrale en géopolitique est illusoire: l’écart qui la sépare des États-Unis et de la Chine est désormais insurmontable.
Face à ce scénario, le choix qui s’impose n’est pas celui de la fermeté rhétorique ou de la provocation. Il s’agit au contraire de la nécessité d’un réalisme politique qui reconnaisse les limites de l’Europe et sa nouvelle place dans le monde. L’Europe doit comprendre qu’elle est désormais la troisième force par rapport aux grandes puissances mondiales, et qu’elle ne pourra pas retrouver l’hégémonie perdue. La tâche n’est pas de rêver à regagner le terrain perdu, mais de sauver ce qui peut l’être: protéger ses infrastructures critiques, défendre son capital humain, renforcer ce qui reste de son tissu industriel et, face aux crises internationales, choisir la voie la moins douloureuse. Se bercer d’illusions revient à surestimer sa propre force et à marcher vers la catastrophe.
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La Chine ouvre la route polaire. Destination: Europe du Nord
La Chine ouvre la route polaire. Destination: Europe du Nord
Source: https://www.destra.it/home/la-cina-apre-la-rotta-polare-d...
La Chine a officialisé le premier service régulier de transport de conteneurs sur la Route maritime du Nord, reliant la Chine à l’Europe occidentale en seulement 18 jours. La société Haijie Shipping amorcera la nouvelle liaison avec un voyage inaugural à la fin du mois de septembre, déjà totalement réservé, en utilisant le porte-conteneurs Istanbul Bridge d’une capacité de 4890 EVP. L’itinéraire, baptisé « China-Europe Arctic Express », prévoit des départs de Qingdao, avec escales à Shanghai et Ningbo-Zhoushan, puis un transit par l’Arctique jusqu’au port britannique de Felixstowe, avec des destinations ultérieures à Rotterdam, Hambourg et Gdansk.
Le passage par l’Arctique sera saisonnier, la fenêtre d’exploitation étant limitée de juillet à novembre, jusqu’à ce que des navires de la classe supérieure des brise-glace soient disponibles, permettant d’étendre le service à l’hiver et au printemps. L’objectif est de réduire drastiquement les délais par rapport aux 28 jours habituels que dure le voyage par Suez, de capter le pic des importations européennes liées à la saison de Noël et de soulager les goulets d’étranglement dans les principaux terminaux.
Selon la compagnie, la réduction des temps de trajet permet aux fournisseurs de livrer plus rapidement, de réduire les coûts de stockage et d’accélérer les flux de capitaux. Le choix des ports européens a également été fait en fonction de la rapidité des opérations de débarquement et de manutention. Ce nouveau service représente un tournant: jusqu’à présent, les liaisons conteneurisées via l’Arctique étaient limitées à des voyages uniques entre la Chine et la Russie, tandis que la société China-Europe Arctic Express introduit un modèle plus proche des lignes régulières, avec plusieurs escales en Asie et en Europe.
L’intérêt chinois pour la route arctique est également confirmé par le lancement d’un nouveau service de surveillance satellitaire des glaces, développé par le ministère des Transports et l’Observatoire météorologique maritime de Tianjin, qui améliore la sécurité et la prévisibilité de la navigation.
Parallèlement, la Corée du Sud a également annoncé son intention de lancer des tests opérationnels sur la Route maritime du Nord à partir de l’été 2026, en créant une division gouvernementale spécifique dédiée à ce projet. Pour les ports méditerranéens (y compris italiens), une phase extrêmement complexe et délicate s’ouvre.
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lundi, 22 septembre 2025
»Seul un ordre de paix paneuropéen incluant la Russie promet la stabilité«
»Seul un ordre de paix paneuropéen incluant la Russie promet la stabilité«
L’Europe ne veut pas seulement se préparer à la guerre – elle veut également se passer de la Russie comme partenaire à l’avenir. Pourtant, la stabilité ne peut exister qu’avec la Russie.
Roberto De Lapuente s'entretient avec le politologue Stefan Luft
Source: https://overton-magazin.de/dialog/nur-eine-gesamteuropaei...
De Lapuente : Dans votre nouveau livre, vous traitez du plan d’opération qu'est désormais l'Allemagne. Cela signifie plus que simplement exploiter les ressources militaires – cela amène aussi le citoyen ordinaire au front sur le plan mental. Les médias attisent le feu. Constatez-vous dans votre quotidien que cette mobilisation mentale y parvient ?
Luft : Bien sûr. La propagande fonctionne. Ceux qui utilisent exclusivement les médias établis ne sont pratiquement jamais en contact avec des opinions divergentes. Chez les jeunes, comme les étudiants, c’est différent. Ils sont vraiment mal à l’aise à l’idée qu’ils pourraient eux-mêmes être concernés et mobilisés dans un avenir pas très lointain. De plus, leurs sources d’information sont plus diverses.
De Lapuente : Voyez-vous le danger que les réflexions équilibrées de l’après-guerre disparaissent complètement de notre champ de vision? Après tout: les services civiques reviennent à la mode, une nouvelle légende du coup de poignard dans le dos existe aussi – et on ne dit plus »Plus jamais la guerre !« ... Quid?
Luft : La panique et la confusion dans le débat public ne cessent de croître. La radio Bayerischer Rundfunk relaie l’évaluation d’un collègue autrichien: »Nous sommes maintenant à 100% de probabilité que cette guerre aura lieu«. Il y aurait »une grande crise comparable au déclenchement de la Première Guerre mondiale« à venir. Même celui qui prend cette panique au sérieux devrait maintenant, alarmé, exiger un changement de cap politique. Pour la propagande, de telles projections absurdes, présentées comme des faits, n’aboutissent cependant toujours qu’à une seule chose: la mobilisation à tous les niveaux. La guerre ne pourrait être évitée »que si l’Europe se montre à nouveau prête à faire la guerre. Cela inclut non seulement l’achat d’armes, mais aussi des changements structurels, de la profondeur en personnel, des concepts de protection civile«. Nous ne marchons pas en somnambules vers la guerre, nos élites médiatiques et politiques avancent résolument vers une guerre présentée comme inévitable. Celui qui ne s’en occupe pas systématiquement ne peut que se désespérer face à la propagande omniprésente. Manifestement, cela paralyse aussi les forces de résistance – les grandes manifestations anti-guerre sont absentes.
Pour comprendre pourquoi un ordre de paix ne fonctionne qu’avec la Russie, il faut vite commander le livre de Stefan Luft, Jan Opielka et Jürgen Wendler !
De Lapuente : Vous avez écrit le livre avec les journalistes Jan Opielka et Jürgen Wendler. Ce dernier s’occupe d’un sujet que nous examinons rarement de manière sérieuse dans nos contrées – le post-colonialisme. Mais il relie ses thèses à des jugements moraux bien tranchés et à des indulgences, comme l’a récemment décrit Mathias Brodkorb: telle est la nature de l’Occident. Quels sont donc les traits essentiels qui caractérisent la soi-disant communauté de valeurs occidentale ?
»L’Occident brandit ses valeurs de manière ostentatoire«
Luft : L’Occident brandit ses valeurs de manière ostentatoire. Plus on argumente sur elles, plus il apparait probable qu’il ne s’agit pas vraiment de »valeurs« comme la liberté, la démocratie et l’État de droit, mais d’intérêts politiques et économiques. Les mensonges avec lesquels l’Occident a, rien qu'au cours de ces dernières décennies, déclenché des guerres et des changements de régime – qui étaient tous des »guerres d’agression contraires au droit international« (au Vietnam, en Irak, en Libye, en Serbie, etc.) – sont désormais bien connus. Il a toujours été affirmé que l’on faisait la guerre contre des despotes et pour empêcher des violations systématiques des droits de l’homme. Ce qui s’ensuivait était généralement une catastrophe incroyable pour les populations concernées, une situation bien pire qu’avant les guerres d’agression. À cela s’ajoutent les »doubles standards« – on ne respecte pas ses propres exigences éthiques. C’est l’une des raisons principales pour lesquelles la domination de l’Occident s’effrite de plus en plus.
De Lapuente : Ces doubles standards dont vous parlez traversent aussi l’Occident en interne. On poursuit les dissidents, on leur impose des perquisitions – bref: l’Occident mène en fait une offensive, extérieure et intérieure, contre tout ce qui pourrait faire obstacle aux »valeurs occidentales«. Diriez-vous que la guerre culturelle à l’intérieur de l’Occident et l’opération géopolitique contre ses ennemis sont un seul et même combat?
Luft : Non. Il y a eu des époques où l’on manifestait massivement contre la remilitarisation et les guerres d’agression contraires au droit international, et où il n’y avait pas de telles mesures absurdes comme aujourd’hui. Les motifs géopolitiques de la guerre sont à mon sens une chose, les tendances de plus en plus autoritaires des États occidentaux en sont une autre. La politique aux temps de pandémie s’est montrée particulièrement emblématique à ce propos. Je n’aurais jamais imaginé que quelque chose de ce genre deviendrait réalité en Europe.
En lien avec la guerre en Ukraine, la liberté d’expression est également restreinte. En temps de guerre, il faut – c’est l’idée – que le front intérieur tienne aussi. Les États belligérants restreignent souvent la liberté d’expression pour éviter que le doute ne prenne le dessus. Ainsi, le Bundestag allemand a, en octobre 2022, renforcé presque sans bruit l’infraction qu'est l’incitation à la haine selon le paragraphe 130 du Code pénal. Jusqu’alors, la disposition concernait principalement les actes commis à l’époque du national-socialisme. Avec l’amendement, le déni des crimes de la guerre en Ukraine doit également être sanctionné. C’est une disposition vague, susceptible de restreindre la liberté de la presse et d’opinion.
Cela devient encore plus concret avec les »radios ennemies«, comme l’interdiction de la chaîne étatique russe RT par l’UE en 2022. La démocratie et l’État de droit doivent-ils ou peuvent-ils tolérer les chaînes d’un État voisin avec qui il est en guerre? Faut-il protéger la population des »radios ennemies«? Ne risque-t-on pas de ressembler peu à peu à ceux dont on veut justement se distinguer le plus possible? Le Royaume-Uni n’a pas interdit les radios ennemies allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, mais informait la population sur leur nature.
»L’UE et l’Allemagne ont tout fait pour faire échouer un retour à la paix«
De Lapuente : Les comparaisons avec l’Empire romain sont à la mode. L’empire américain s’effrite, serre la vis pour maintenir ses vassaux sous sa coupe – au sein de l’empire, les forces de cohésion s’affaiblissent. Pensez-vous que cette comparaison avec l’Antiquité tardive est justifiée ?
Luft : C’est un sujet très complexe et je ne suis malheureusement pas spécialiste de l’Antiquité. Il y a de bonnes raisons de penser que les États-Unis ont fini de jouer leur rôle d’hégémon mondial. Le président Joe Biden déclarait encore à l’été 2024, sans détour: »Je gouverne le monde«, et: les États-Unis »sont la nation la plus importante du monde«. Cela reflétait sans doute la mentalité d’une grande partie des élites américaines. Économiquement – et géopolitiquement aussi – ce rôle n’est plus tenable. Trop d’erreurs ont été commises. Les États-Unis ont aujourd’hui surtout trop d’ennemis. La violence émanant des États-Unis se retourne de plus en plus contre eux.
De Lapuente : Le titre de votre livre est »Avec la Russie«. Voyez-vous encore des possibilités pour que l’Occident et la Russie se rapprochent à nouveau, après tout ce qui s’est passé ces quatre dernières années ?
Luft : La politique allemande et euro-américaine a tout fait pour détruire fondamentalement la relation que nous avions avec la Russie. L’irrationalité et le fanatisme ont atteint une importance insoupçonnée. Il est difficile d’imaginer comment cela pourrait être raccommodé à nouveau. Après tout, en Allemagne et dans l’UE, presque partout ceux qui sont au pouvoir sont ceux qui portent la responsabilité de cette politique et continuent de la défendre avec vigueur. Peut-être qu’avec l'administration Trump II, un début de changement a été amorcé. Là aussi, l’UE et l’Allemagne ont tout fait pour faire échouer un retour à la paix. Cela ne change rien au fait que seule un ordre de paix paneuropéen incluant la Russie promet la stabilité. Il n’y a pas d’autre voie. Même si les conditions semblent les pires possibles, en politique rien n’est impossible – en bien comme en mal. La condition d’une catharsis est d’abord l’intérêt de percevoir les positions de l’ »ennemi« et de réfléchir de façon critique à sa propre position. Jan Opielka le fait dans notre ouvrage concernant les États d’Europe centrale et orientale – ce qui permet de mieux comprendre les contextes historiques, intellectuels et politiques de cette région. Celui qui veut la paix doit parler avec ses ennemis et non d’abord avec ses amis. En tant que catholique, je n’ai pas perdu espoir et je me réfère au Livre de la Sagesse: »À peine devinons-nous ce qui se passe sur la terre, et nous trouvons avec peine ce qui est sous la main; qui alors découvrira ce qui est dans le ciel ?«
Qui est Stefan Luft?
Stefan Luft a étudié l’histoire moderne et la science politique à l’Université Ludwig-Maximilian de Munich. En 1992, il a obtenu son doctorat en histoire. De 1999 à 2004, il a été porte-parole adjoint du Sénat de la Ville libre hanséatique de Brême. Depuis 2004, il travaille comme chercheur à l’Institut de science politique de l’Université de Brême et y a obtenu son habilitation en 2008. Depuis, il y est maître de conférences privé. Les études gouvernementales et l’analyse des politiques sont au centre de sa recherche et de son enseignement.
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Nouvelles manifestations permanentes en Serbie: l’Occident prépare-t-il la prochaine «révolution de couleur»?
Nouvelles manifestations permanentes en Serbie: l’Occident prépare-t-il la prochaine «révolution de couleur»?
Belgrade/Bruxelles. La Serbie a été l’une des victimes les plus en vue des «révolutions de couleur» organisées et financées par l’Occident après l’effondrement de l’Union soviétique. En octobre 2000, le président serbe de l’époque, Slobodan Milosevic, avait été contraint de démissionner après de longues manifestations de masse. La force motrice derrière ce renversement était l’ONG « Otpor », financée notamment par le multimilliardaire George Soros et ses réseaux « Open Society ».
Des observateurs parlent ces jours-ci d’un sentiment de déjà-vu en Serbie. Là encore, on constate des manifestations de masse durables et bien organisées contre le gouvernement du Premier ministre Aleksandar Vucic. Les services de renseignement extérieurs russes (SWR) disent en savoir plus: selon leur analyse, l’UE serait à l’origine des troubles persistants. Selon le SWR, les manifestations de masse, auxquelles participent surtout des jeunes, «sont à bien des égards le produit des activités subversives des États membres de l’UE».
Le but affiché serait «d’amener au pouvoir, dans ce grand pays des Balkans, une direction obéissante et loyale envers Bruxelles». La vague de protestations avait commencé en novembre 2024 après l’effondrement du toit d’une gare à Novi Sad, qui avait fait 16 morts.
Les services de renseignement reconnaissent que «les élites européennes ont pu engranger de nombreux succès» et que les jeunes se radicalisent. Pourtant, le «scénario de ‘révolution de couleur’», testé avec succès par l’Occident dans de nombreux pays, «a calé en Serbie: les buts finaux de la bureaucratie européenne n’ont pas été atteints».
Comme raisons, le SWR invoque « les forts sentiments patriotiques de la population serbe », le rôle fédérateur de l’Église orthodoxe serbe, ainsi que le souvenir de l’attaque de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999.
Bruxelles tenterait maintenant d’instrumentaliser l’anniversaire de la tragédie de Novi Sad. Pour cela, on miserait sur «un lavage de cerveau de la jeunesse serbe» ainsi que sur la promotion d’un «brillant avenir européen».
Un rôle clé est joué – comme partout dans des cas comparables – par les médias, financés par des ONG. Sont nommément cités les sites d’information FoNet, RAM Network, Vreme, Juzne Vesti, Slobodna rec, Boom93, Podrinske, Freemedia, Indjija, SOinfo, FAR, Storyteller, ainsi que l’ONG «Link».
«Bruxelles compte sur le fait que, grâce à des injections financières pour les médias et les ONG, il sera possible de mobiliser l’électorat protestataire, de faire descendre les gens dans la rue et de conclure le ‘Maidan serbe’ selon un scénario maintes fois éprouvé», résume le SWR. Le terme « Maidan » fait référence aux événements de Kiev en 2014, lorsque, selon la version russe, le gouvernement ukrainien légalement élu a été renversé avec le soutien de l’Occident (mü).
Source: Zu erst, Sept. 2025.
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L’Europe sous l’OTAN: Divide et Impera Comment l’OTAN a transformé l’Europe en vassale de Washington
L’Europe sous l’OTAN: Divide et Impera
Comment l’OTAN a transformé l’Europe en vassale de Washington
par "The Otter"
The Otter avance que, depuis sa création, l’OTAN a servi à maintenir l’Europe sous la tutelle des États-Unis en bloquant ses liens avec la Russie et en imposant une vassalisation sous couvert de défense.
C’est le premier secrétaire général de l’OTAN, Lord Hastings Ismay, qui déclara que le but de l’alliance était « de tenir l’Union soviétique hors (d'Europe), les Américains en Europe et les Allemands à terre ». Cet aveu franc dévoile la véritable intention de l’OTAN : non pas une alliance de défense mutuelle, mais un instrument pour subordonner l’Europe aux intérêts des États-Unis.
L’OTAN est présentée comme un rempart contre les menaces extérieures protégeant ce qu’on appelle l’Occident, mais tout au long de son histoire, elle a systématiquement réprimé l’autonomie européenne, drainé économiquement le continent et empêché la création de liens stratégiques avec la Russie. Malgré le discours actuel affirmant que l’Europe ne paie pas sa part — discours que le secrétaire général actuel, Mark Rutte, a joyeusement relayé en appelant Donald Trump « papa » — la réalité est que l’Europe a déjà payé un prix élevé tout en acceptant de devenir vassale de l’Amérique.
Charles de Gaulle avait averti que l’Europe deviendrait un protectorat des États-Unis, et rétrospectivement, cet avertissement apparaît prophétique. De la crise de Suez à Nord Stream 2, les États-Unis ont agi contre les intérêts européens via le cadre de l’OTAN. L’Union européenne s’est muée en marionnettes serviles sous la coupe d’un pays qui érode continuellement leur indépendance.
Reconstruire l’Europe à l’image de l’Amérique
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe était en ruines. Les États-Unis ont cherché à remodeler le continent selon leurs intérêts stratégiques. L’OTAN fut créée le 4 avril 1949 comme organisation de défense collective selon l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord. Son objectif, non dit, était d’empêcher le retour du militarisme allemand; cependant, sachant que le réarmement allemand était inévitable, l’Amérique a intégré l’Allemagne de l’Ouest à l’OTAN en 1955. Cela a mis fin à l’occupation alliée de l’Allemagne, mais la remilitarisation s’est faite sous un contrôle strict de l’alliance. Au lieu de réduire le nombre de bases militaires en Allemagne, le gouvernement américain les a augmentées sous prétexte de contenir l’Union soviétique, alors qu’il s’agissait en réalité de garder l’Allemagne sous son joug. Des documents déclassifiés révèlent que l’intention des États-Unis était un « double containment » de l’Allemagne et de l’Union soviétique. Ainsi commence la vassalisation de l’Europe par l’OTAN.
La pression américaine via l’OTAN a conduit rapidement à une humiliation de l’Europe en 1956. Le Royaume-Uni et la France, avec l’aide d’Israël, envahirent l’Égypte pour reprendre le contrôle du canal de Suez, que le président égyptien Gamal Abdel Nasser avait nationalisé, retirant ainsi le contrôle à la Compagnie française du canal de Suez. La crise de Suez a mis en péril l’autonomie européenne et une voie commerciale clé. Le président américain Dwight D. Eisenhower cherchait à préserver l’influence américaine dans les pays arabes, les empêchant de se rapprocher de l’Union soviétique.
Le gouvernement américain promouvait la décolonisation, et permettre une aventure franco-britannique aurait sapé la crédibilité de l’Amérique. Eisenhower menaça de couper le soutien financier à la Grande-Bretagne, entraînant un retrait humiliant qui exposa les limites de tout pouvoir européen sans l’approbation des États-Unis. Les nations européennes furent soumises à discipline, apprenant que toute action indépendante pouvait entraîner des représailles américaines, renforçant ainsi leur dépendance vis-à-vis de Washington.
L’après-guerre froide : répression de la volonté européenne
À la fin de la guerre froide en 1990, alors que débutaient les discussions sur la réunification allemande, le secrétaire d’État américain James Baker et le chancelier allemand Helmut Kohl donnèrent à Mikhaïl Gorbatchev l’assurance que l’OTAN ne s’étendrait pas « d’un pouce vers l’est ». Or, ces promesses furent rapidement abandonnées. Dès 1999, l’OTAN avait intégré la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie, rapprochant ses frontières de la Russie, malgré les nombreux débats internes qui se déroulaient en Europe pour imaginer et prévoir d’autres cadres pour assurer la sécurité européenne.
Cette expansion a étouffé toutes les propositions naissantes d’une architecture de sécurité paneuropéenne plus inclusive, qui aurait pu favoriser l’indépendance vis-à-vis de la domination américaine. La France et l’Allemagne discutaient de la revitalisation d’organisations comme l’Union de l’Europe occidentale pour créer un système de sécurité européen plus large. Les décideurs américains considéraient ces alternatives comme une menace à leur influence. Les États-Unis ont activement promu l’élargissement de l’OTAN pour maintenir l’Europe arrimée aux structures transatlantiques. Cela a non seulement aliéné la Russie, mais aussi permis que l’Europe demeure entièrement dépendante du leadership militaire et des décisions américaines.
Le mythe du « passager clandestin »
Le président américain Donald Trump a maintes fois affirmé que les membres européens de l’OTAN ne payaient pas leur « dû », suggérant que les États-Unis supportaient un fardeau financier démesuré. En réalité, l’OTAN n’impose ni « cotisation » ni « facture » — les contributions sont volontaires, basées sur la règle des 2% du PIB adoptée en 2014. Les pays européens consacrent environ 2,27% de leur PIB collectif, mais leur PIB est inférieur à celui des États-Unis, ce qui fait que leurs contributions financières sont moins élevées. Les États-Unis offrent 3,2% de leur PIB à l’OTAN, un chiffre marginalement supérieur. Les nouveaux objectifs de dépenses, fixés à 5% par État membre, exerceront une pression considérable sur des économies européennes déjà fragilisées, prouvant que l’OTAN est surtout un bâton pour contraindre les nations européennes.
Même en payant davantage, l’Amérique bénéficie du protocole de normalisation de l’OTAN, qui garantit l’interopérabilité. Cela oblige de fait les pays européens à acheter du matériel militaire auprès de sociétés américaines. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, les importations d’armes des États européens ont augmenté de 155% entre 2015-19 et 2020-24, les États-Unis fournissant 64% des importations des membres européens de l’OTAN sur cette période. Cela représente des milliards en transferts. Les ventes d’armes américaines totalisent 318,7 milliards de dollars, l’Europe en représentant 35%.
En 2024, l’Europe a dépensé environ 111,5 milliards de dollars pour des armes américaines (hors Ukraine), tandis que la contribution américaine au budget de l’OTAN s’élève à 15,9% des 4,6 milliards d’euros, soit 731 millions d’euros — ou une infime fraction (environ 0,0026%) du PIB américain.
Les affirmations de Trump selon lesquelles l’Europe abrite des « profiteurs » ne prennent en compte qu’une partie de l’équation, car les États-Unis engrangent plus de cent milliards de dollars grâce au mandat de l’OTAN.
Alors que les États-Unis tirent d’énormes profits des achats d’armes européens, les industries de défense locales stagnent à cause de cette dépendance forcée. Les pays européens de l’OTAN achètent deux tiers de leurs importations aux États-Unis, au détriment de fabricants locaux comme l’Allemand Rheinmetall ou le Français Thales. Le coût de cette réalité nuit à l’innovation européenne et à la croissance de l’emploi.
Les prévisions de printemps 2025 de la Commission européenne avertissent qu’une augmentation des dépenses de défense pour répondre aux objectifs de l’OTAN pourrait aggraver la situation, car les industries nationales fragmentées peinent à rivaliser, entraînant des coûts plus élevés et moins d’innovation. L’Amérique vide l’Europe de sa substance tout en se plaignant de ses propres choix politiques de dépenser une part exorbitante de son PIB dans la défense.
Nous sommes entrés dans une réalité géopolitique où l’Europe dépendra davantage des armes américaines pour atteindre l’objectif de 5% du PIB d’ici 2032. L’innovation va fléchir, car les entreprises européennes devront concentrer leurs efforts sur la montée en puissance plutôt que sur la R&D. L’Europe risque de perdre encore plus d’autonomie à travers ces nouveaux objectifs de dépenses.
L’arme énergétique : empêcher les liens euro-russes
Les impératifs stratégiques de l’OTAN sont allés au-delà des alliances militaires pour perturber activement le potentiel d’intégration économique plus profonde entre l’Europe et la Russie, particulièrement dans le secteur énergétique. Les liens énergétiques euro-russes étaient perçus comme une menace pour l’hégémonie américaine, ce qui explique l’opposition farouche des États-Unis à des projets comme Nord Stream 2, contribuant à forcer l’Europe à se tourner vers des alternatives plus coûteuses. Cette ingérence a privé l’Europe du gaz russe abordable tout en enrichissant les exportateurs américains, aggravant la crise économique sur un continent déjà confronté à la hausse des prix de l’énergie.
Les gazoducs Nord Stream, destinés à acheminer directement le gaz russe vers l’Allemagne sous la mer Baltique, représentaient une voie vers la sécurité énergétique et des coûts réduits pour l’Europe, avec la possibilité de diminuer les prix de 30 à 40% grâce à la diversification de l’offre. Les États-Unis se sont opposés avec véhémence à Nord Stream 2 dès le départ, le présentant comme un instrument d’influence russe qui contournerait l’Ukraine et saperait l’unité européenne.
En 2019, l’administration Trump a imposé des sanctions via la loi Protecting Europe’s Energy Security Act, visant les entreprises impliquées dans la construction du gazoduc. Des efforts bipartisans (Républicains + Démocrates) au Congrès ont été entrepris pour stopper le projet, invoquant le risque que la Russie « militarise » l’énergie.
Le point culminant fut le sabotage des gazoducs en septembre 2022, qui provoqua d’énormes émissions de méthane. Des allégations d’implication américaine (et ukrainienne) sont régulièrement apparues, y compris des rapports évoquant la pose d’explosifs par des plongeurs de la Navy lors de l’exercice BALTOPS 22 de l’OTAN, avec l’aide norvégienne pour obtenir la détonation. L’incident a effectivement coupé un lien clé entre l’Europe et la Russie, forçant l’Europe à une diversification hâtive qui a bénéficié aux fournisseurs américains. Les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) américain vers l’Europe ont atteint un record de 8,5 millions de tonnes en décembre 2024. En mai 2025, l’UE importait 4,6 milliards de mètres cubes de GNL américain par mois, les États-Unis représentant 50,7% du total des importations de GNL de l’UE au premier trimestre 2025 — contre des niveaux négligeables avant 2022.
La multipolarité comme solution
Le passé est ce qu’il est, et aujourd’hui l’Europe se retrouve dans une situation où les actions de l’OTAN ont empêché des liens économiques fructueux avec la Russie — liens qui auraient pu éviter la guerre en Ukraine tout en assurant la sécurité énergétique. Ces relations pourront se rétablir à terme, mais l’Europe ne doit pas attendre indéfiniment. Elle doit se réveiller à la réalité que son potentiel est entravé par Washington et ses bases militaires qui colonisent le continent.
Si l’Europe ne parvient pas à regarder au-delà de l’albatros étoilé accroché à son cou, elle risque de devenir un vassal permanent des États-Unis. Rétablir les relations avec la Russie n’est peut-être pas à l’ordre du jour, mais l’Europe peut regarder au-delà de l’Occident vers l’Est et l’Afrique. Le Nigeria et le Mozambique sont prêts à fournir du GNL à l’Europe, ce qui pourrait être accéléré par des investissements européens. L’Europe a la capacité d’assurer son approvisionnement énergétique et de renforcer son économie si elle a le courage de cesser d’être le chien de garde d’une puissance qui la parasite.
Les dirigeants européens prétendent rechercher une « autonomie stratégique », mais tant qu’ils ne reconnaîtront pas les dégâts causés par l’OTAN, ils ne seront jamais souverains. Le monde évolue vers la multipolarité, les droits de douane de Trump ayant bouleversé le système économique mondial comme jamais auparavant. De nouvelles alliances se forment, et d’anciens ennemis comme l’Inde et la Chine entretiennent désormais des relations chaleureuses. Des blocs commerciaux se créent, excluant les États-Unis à cause de leur imprévisibilité. Le message est écrit sur le mur; reste à savoir si les dirigeants européens sauront lire ce qui est déjà gravé dans l’avenir.
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dimanche, 21 septembre 2025
La France de Macron: image de l’échec de l’Europe
La France de Macron: image de l’échec de l’Europe
Antonio Terrenzio
Source: https://www.centromachiavelli.com/2025/09/12/la-francia-d...
Sébastien Lecornu est le nouveau Premier ministre français, le sixième en huit ans de gouvernements Macron. La France se réveille dans une crise qui a des racines profondes et qui vit aujourd’hui sa phase la plus aiguë, avec une dette publique à 114% et des problèmes socio-économiques qui risquent d’entraîner le pays dans un désordre irrémédiable. Après la chute du Premier ministre Bayrou, Emmanuel Macron se retrouve entouré de ses rares fidèles pour une saison politique qui annonce d'ores et déjà des coupes sombres dans les dépenses publiques, avec la suspension de la hausse des retraites, des coupes de près de 50 milliards pour une réforme financière exigée par la BCE, et qui ne sera pas acceptée par les Français qui menacent de bloquer le pays par des grèves et par la suspension des services publics.
Mais la crise politique française est le reflet de l’état comateux et d’impuissance dans lequel se trouve toute l’Europe. La France a été le laboratoire où l'on a tenté de roder des leaders créés de toutes pièces, hologrammes des oligarchies globalistes, pour concentrer le pouvoir dans les forces centristes et isoler les souverainistes comme Le Pen, et la gauche populiste de Mélenchon. Ceci grâce à un système électoral à deux tours qui rend impossible pour le Rassemblement National de gagner les élections, même s’il est le premier parti de France. Les partis modérés se sont regroupés autour du protégé des Rothschild avec un exécutif minoritaire, mais cela n’a pas permis à la France d’éviter la crise économique avec l’urgence de réformes douloureuses, qui provoquent déjà des protestations violentes, au risque de faire voler en éclats la cohésion sociale du pays. Des affrontements avec 675 arrestations ont eu lieu dans les principales villes et dans la capitale, où les manifestants liés à des groupes d’extrême gauche réclament la tête d’Emmanuel Macron.
Mais l’état de paralysie de la France est le miroir de celui de Bruxelles, des Merz et des Starmer. Des non-élites discréditées qui gouvernent avec des exécutifs fragiles et peu de soutien populaire, sont sous pression à cause du coût de la vie devenu insoutenable, et des politiques de désindustrialisation dictées par l’idéologie écologiste, qui ont plongé des nations habituées au bien-être dans une pauvreté et des difficultés croissantes. Les politiques migratoires indiscriminées et l’échec du modèle multiculturel ont généré un sentiment d’insécurité désormais ressenti comme insupportable, accompagné d’une croissance constante des droites souverainistes.
En France, le désastre du modèle multiethnique a atteint son apogée et Macron tente maintenant la carte de l’énième Premier ministre qui devra consulter socialistes, républicains et ce qui reste des petits partis modérés, pour former un gouvernement aussi inconsistant que ceux qui l'ont précédé, mais avec la tâche ingrate d’effectuer des coupes dans les dépenses publiques, que les citoyens français ne semblent pas prêts à accepter, même de loin. Si même le gouvernement dirigé par l’ancien ministre de la Défense devait échouer, alors ce serait un gouvernement technique, à la Monti, qui ferait office de Troïka, expérimentant quelque chose de similaire à ce que nous avons connu en Italie.
Quoi qu’il arrive, ce sera une saignée dont on ne sait pas si Macron sortira indemne. Tant le mouvement de rue « Bloquons tout » que le Rassemblement National parlent d’une situation inacceptable et réclament à cor et à cri de nouvelles élections et le retrait définitif de Macron. Les affrontements dans la rue ont été systématiquement condamnés ainsi que la présence des «black blocs»: il n’est pas à exclure que le nouvel exécutif puisse prendre prétexte des désordres et violences pour promulguer des lois spéciales et suspendre les garanties constitutionnelles comme le fit De Gaulle en 1961.
Les « a-démocraties illibérales » ont déjà démontré à plusieurs reprises leur capacité à contourner leurs propres principes, utilisant souvent le couperet judiciaire pour éliminer des adversaires politiques gênants, comme cela s’est produit avec Le Pen, condamnée en première instance sur la base d’accusations qui ne sont que des prétextes.
Pour les révoltes de rue, on pourra toujours recourir à des lois répressives invoquant l’état d’urgence pour consolider le pouvoir macronien. Si la situation devait dégénérer et la cohésion sociale céder, si les banlieues s’enflammaient comme cela s’est déjà produit à de nombreuses reprises, on peut s’attendre à une répression des révoltes avec suspension des droits fondamentaux et de tout espace pour la dissidence.
Comme je viens de le dire, la crise française est le reflet de la paralysie des institutions démocratiques qui n’exercent plus qu’une fonction nominale. Le système de gouvernement macronien est le plus emblématique pour montrer la sclérose des classes politiques européennes, réduites à des oligarchies auto-proclamées sans aucune légitimité populaire. L’exemple français est actuellement le plus éclatant parce que c’est le pays où la société occidentale affiche tous ses échecs, de la crise de représentation des régimes « libéraux », aux délires idéologiques de la société fluide, au manque de sécurité et à l’attaque contre l’identité européenne, des sociétés laïques et déchristianisées menacées par l’invasion et l’intégrisme des sociétés islamiques. Le cas français reflète l’état de santé du continent et de ses groupes de pouvoir qui ne représentent qu’eux-mêmes, les lobbies bancaires et ceux de l’armement dont ils sont les fiduciaires.
Dans ce contexte s’inscrit également la rhétorique belliqueuse qui cherche l’affrontement direct avec la Russie. Les autocraties sont le spectre vers lequel diriger les tensions qui montent à l’intérieur de l’Europe, tandis qu’en interne, le danger serait représenté par les droites qui seraient au dispason des objectifs expansionnistes du "dictateur du Kremlin". Bien entendu, ces contradictions sont destinées à exploser comme une bombe à retardement et les Macron et von der Leyen prolongent la période avant d’être renversés par l’irruption d’une nouvelle phase historico-politique qui exigera des acteurs politiques plus compétents. Tout pouvoir, même celui revêtu de l’image démocratique, n’est pas intouchable, et un changement de paradigme sera déterminé par les nécessités de l’histoire.
Tous les sondages montrent un désamour, voire un véritable mépris, pour l’UE et pour les dirigeants des pays membres. Ursula von der Leyen incarne de manière frappante et emblématique l’incapacité et la corruption morale des représentants de ce projet raté appelé Union européenne. L’appel rhétorique au sens de l’unité et à « l’épreuve difficile » que l’UE doit affronter face à l’ennemi russe, qui est aux portes et qui menace de nous envahir, ne suscite plus le moindre enthousiasme, au point que même les journaux et médias de connivence sont obligés de le reconnaître. Au moment de sa plus grande faiblesse, l’UE se dirige vers une remilitarisation anti-russe pour compenser son inconsistance politique.
Des années d’indécision, de politiques post-idéologiques, de politiques d’austérité économique désastreuses et d’immigration incontrôlée, nous ont livré une Union qui est bel et bien un échec historique. Le chaos français est l’image nationale de ce qui se passe à l’échelle continentale. La France n’est pas le seul malade de l’Europe, tout au plus celui dont les métastases sont les plus avancées: la Grande-Bretagne, l’Allemagne, mais aussi l’Espagne et l’Italie souffrent des mêmes problèmes. Avec un indicateur parmi tous, celui démographique, qui sonne le glas, l’alarme principale pour l’avenir vital du continent.
Le gouvernement Macron pourra rester en place quelques mois encore, peut-être jusqu’en 2027, année des élections présidentielles, espérant s’imposer à nouveau avec une Mme Le Pen mise hors-jeu, mais les facteurs critiques subsisteront même après lui. Ce gouvernement sera la dernière carte que Macron pourra jouer et cette fois-ci, il n’est pas certain qu’il restera accroché au pouvoir. L’aspect positif sur lequel on peut espérer, c’est que la pression sur son énième gouvernement remanié augmentera jusqu’à devenir insoutenable et qu’à sa chute pourrait s’enclencher cet effet domino qui libérera l’Europe des pires élites dirigeantes de son histoire. Ce n’est qu’ensuite qu’il sera possible de reconstruire une Europe véritable, souveraine et consciente de son rôle historique et géopolitique.
Qui est Antonio Terrenzio?
Entrepreneur, diplômé en sciences politiques (UNINT) avec un Master de 1er niveau en Relations internationales avec les pays de l’Est (Université de Macerata) ; actuellement en master de Relations internationales (Université Cusano)
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samedi, 20 septembre 2025
Les fédérations AfD d’Allemagne centrale précisent: Pas de service militaire obligatoire dans de telles conditions!
Les fédérations AfD d’Allemagne centrale précisent: Pas de service militaire obligatoire dans de telles conditions!
Magdebourg. Contrairement aux récents rapports établis par les médias, les fédérations régionales de l’AfD d’Allemagne centrale rejettent fermement le rétablissement du service militaire obligatoire – du moins dans les conditions politiques actuelles. La conférence des présidents de groupe parlementaire des fédérations régionales d’Allemagne centrale, qui s’est récemment tenue au Landtag de Magdebourg, justifie cette position par des objections fondamentales à l’égard de la politique actuelle.
Selon eux, l’Allemagne n’agit pas de manière souveraine en politique étrangère, mais prend ses décisions dans le cadre d’alliances transatlantiques et au sein de l’UE – toutefois « contre l’intérêt de sa propre nation ». La poursuite de la guerre en Ukraine est également une raison du refus: « Après le gouvernement Scholz, le gouvernement Merz soutient aussi pleinement l’Ukraine et ne fait aucun effort pour une désescalade dans le conflit qui oppose l'OTAN à la Russie. » La CDU envisagerait « même d’envoyer des soldats allemands dans une guerre qui n’est pas la nôtre ».
L’AfD de l’Est critique sévèrement la façon dont l’État traite ses propres citoyens : « L’État fait preuve de scepticisme et de répression à l’encontre des chasseurs, des tireurs sportifs, des policiers et des soldats dès lors qu’ils manifestent de la sympathie pour l’AfD. » Parallèlement, « des millions de migrants culturellement étrangers à nos modes de vie sont autorisés à entrer dans le pays en violation du droit et de la loi, ce qui accélère la désintégration de la sécurité intérieure ».
Dans ce contexte, les fédérations régionales d’Allemagne centrale réclament d’abord des changements politiques internes: « Tant que les citoyens patriotes sont placés sous suspicion générale, que l’État n’est pas disposé à protéger ses citoyens et ne remplit pas sa mission de préserver la paix, un service militaire obligatoire est exclu pour nous. » Déjà lors de la dernière législature, le groupe AfD au Bundestag avait décidé de reporter la revendication du service militaire obligatoire – une position qui vient d’être réaffirmée (st).
Source: Zu erst, Sept. 2025.
21:06 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes, afd | |
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vendredi, 19 septembre 2025
Roman Haider sur les objectifs climatiques de l’UE: “90 % de CO₂ en moins = 100 % d’autodestruction!”
Roman Haider sur les objectifs climatiques de l’UE: “90 % de CO₂ en moins = 100 % d’autodestruction!”
Le report de la décision au Conseil européen doit être saluer
Par Roman Haider
Source: https://www.fpoe.eu/haider-zu-eu-klimazielen-90-prozent-w...
“Réduire de 90 % les émissions de CO₂ signifie en réalité pour les citoyens 100 % de coûts en plus et, de fait, zéro perspective d’avenir meilleur”, avertit le député européen de la FPÖ, Me Roman Haider. Avec le nouvel objectif pour 2040, la Commission européenne pousse délibérément des millions de personnes supplémentaires vers la pauvreté, la dépendance et le chômage.
“Déjà, l’objectif de 55% pour 2030 a fait exploser les prix de l’énergie, ruiné des entreprises et détruit des emplois. Mais cela était encore l’étape la plus facile, les économies dites ‘bon marché’. Si l’objectif de 90% est appliqué, comme proposé par la Commission, alors se chauffer deviendra un luxe, conduire une voiture sera hors de prix et des dizaines de milliers d’emplois partiront en Inde, en Chine et en Turquie”, critique sévèrement Haider.
“Le paquet ‘Fit for 55’ est un exemple type de sur-réglementation. L’extension du système d’échange de quotas d’émission (SEQE) au chauffage et au transport touche chaque citoyen, mais n’apporte aucun progrès mesurable, hormis des recettes supplémentaires pour le ministre des Finances.”
“Il faut bien se chauffer et aller travailler, ce n’est pas un loisir. S’y ajoutent la hausse des coûts pour l’industrie et l’interdiction des moteurs à combustion. Si l’on veut encore intensifier cette voie, vouée à l’échec, c’est tout simplement de la pure folie”, constate Haider.
Les conséquences sont claires: pour atteindre l'objectif de "moins 90% de CO₂", il y aura une avalanche de bureaucratie supplémentaire, des coûts énergétiques encore plus élevés et, avec pour résultat, la perte totale de notre compétitivité et une dépendance irrémédiable envers des pays tiers. “Ce n’est pas une politique climatique, c’est de la planification économique à la soviétique peinte en vert. Nous avons besoin d’innovation et de liberté, pas d’une réglementation de notre vie et de notre économie dans les moindres détails”, conclut Haider.
Alors que l’UE n’est responsable que de 7% des émissions mondiales, la Chine et l’Inde en représentent plus de 40% – sans qu'elles n'aient souscrit à des engagements contraignants. “Nous ruinons nos citoyens et notre économie, pendant que nos concurrents rient et prospèrent. L’UE se légitimait autrefois en nous protégeant à l’extérieur et en offrant plus de libertés à l’intérieur. Mais depuis que la Commission cède à tous les caprices des activistes climatiques, c’est exactement le contraire: non seulement les fondements de notre économie sont en danger, mais la poursuite de cette politique fait également exploser les fondements de l’UE. On ne peut pas longtemps agir contre ses propres intérêts juste pour briller lors des sommets climatiques internationaux”, explique Haider.
“L’Europe a besoin d’innovation et de liberté – pas de paternalisme, d’interdictions et d’économie planifiée depuis Bruxelles. Nous nous battons au Parlement pour un rejet clair de cette trajectoire destructrice et pour une fin du Green Deal dans son ensemble”, conclut Haider.
Qui est Roman Haider?
Porte-parole du groupe FPÖ au sein de la commission des transports (TRAN) | Membre de la commission de l’environnement (ENVI)
19:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fausse écologie, actualité, europe, affaires européennes, roman haider, autriche, fpö, fit for 55, écologie | |
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Le gouvernement Starmer sous pression également à gauche
Le gouvernement Starmer sous pression également à gauche
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Le gouvernement travailliste de Sir Keir Starmer ne subit pas seulement de fortes critiques de la droite, mais aussi de la gauche, d'où de lourds orages menacent. Environ 600.000 personnes manifestent de l’intérêt pour le nouveau projet de parti de Jeremy Corbyn. « Votre Parti est en train de naître ici », peut-on lire sur le site Internet du nouveau parti, même si ce nom, Votre Parti, n’est pas définitif. Mais dès le début, des tensions semblent apparaître entre l’ancien socialiste et ex-chef du Labour, Corbyn, et la jeune députée Zarah Sultana, car la création du nouveau parti de gauche au Royaume-Uni se déroule de manière assez chaotique, comme on peut le remarquer avec humour.
Dans les rangs du Labour, en revanche, personne ne rit, car la création d’un nouveau parti de gauche pourrait bien sceller la perte du vieux parti travailliste lors des prochaines élections. Lors des dernières élections législatives, le Labour n’a recueilli qu’un peu plus d’un tiers des voix britanniques, certes suffisant pour obtenir la majorité au Parlement. Depuis, la situation (économique, politique et migratoire) s’est dramatiquement détériorée pour le Labour. Corbyn a été exclu du parti par Starmer en 2020 pour des propos jugés antisémites.
Vers une coalition de syndicalistes, d’anciens communistes et d’ennemis d’Israël ?
Le nouveau parti de gauche pourrait devenir un fourre-tout où se retrouveraient des syndicalistes, des anciens communistes, des jeunes socialistes, des pacifistes, des amis de la Palestine et des ennemis d’Israël. « Lorsque nous avons annoncé la création du site Web du nouveau parti, c’était comme une rupture de barrage », a déclaré Corbyn dans une interview au magazine britannique de gauche Jacobin. Le congrès fondateur aura lieu à l’automne. Le journal conservateur Daily Telegraph a affirmé que le nouveau parti serait « une coalition floue d’extrémistes de gauche et d’islamistes soutenant le terrorisme ».
Zarah Sultana (photo), qui s’est retrouvée sous les feux de la rampe après avoir été exclue du groupe parlementaire travailliste, est la fille de migrants pakistanais et représente South Coventry. Elle envisage de déménager à Birmingham, où vivent de nombreux musulmans. Lors des élections de 2024, de nombreux candidats indépendants pro-palestiniens y ont remporté des sièges et soutiennent désormais le projet de Corbyn.
Le Parti travailliste britannique est profondément divisé en interne à cause du conflit à Gaza, c’est une évidence. Alex Hern, du groupe de pression Labour Against Antisemitism, espère que Sultana « restera en marge de la scène politique ». Starmer, marié à une femme juive, a longtemps adopté une position pro-israélienne, mais a récemment annoncé, sous la pression de l’aile gauche, qu’il soutenait la reconnaissance de l’État palestinien.
Les écologistes aussi pourraient menacer le Labour avec leur nouveau « programme éco-populiste ». L’éclatement de la gauche profite à Reform UK de Nigel Farage. Le journaliste de gauche Paul Mason résume la situation ainsi : « Le nouveau parti de Corbyn va ouvrir la porte du 10 Downing Street à Farage. » Mais : attendons de voir, bien sûr.
18:44 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : travaillistes, labour, grande-bretagne, royaume-uni, politique, europe, affaires européennes, jeremy corbyn | |
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Nord Stream devant les tribunaux: 400 millions d’euros et la question allemande
Nord Stream devant les tribunaux: 400 millions d’euros et la question allemande
Elena Fritz
Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10 & https://t.me/global_affairs_byelena/2794
À Londres, une procédure portant sur 400 millions d’euros est sur le point de débuter. Question centrale: les explosions étaient-elles un acte militaire ou un crime ordinaire ?
Car :
- Nord Stream AG (propriétaire) réclame paiement de l’assurance.
- Les assureurs refusent en invoquant un acte de guerre – non couvert par la police.
- Désormais, le rôle du présumé saboteur Sergej K., originaire d’Ukraine, est déterminant. Ce qu’il dira devant le tribunal pourrait être décisif:
-> S’il se présente comme « activiste contre les émissions de CO₂ » → avantage pour Nord Stream AG.
-> S’il déclare avoir agi dans l’intérêt de l’Ukraine → avantage pour les assureurs.
-> S’il admet toutefois avoir agi sur ordre d’autorités étatiques, il ne s’agira plus seulement d’argent, mais de la responsabilité internationale de Kiev.
- 400 millions d’euros ne sont qu’un début. Derrière Nord Stream AG se trouvent des entreprises énergétiques européennes et des capacités industrielles allemandes, qui ont été effectivement dévalorisées par la destruction.
- Les actionnaires allemands et européens pourraient alors – sur la base des dossiers judiciaires – engager des demandes d’indemnisation se chiffrant en milliards.
La portée politique de cette procédure est explosive :
- Pour l’Allemagne, un éventuel aveu d’implication de la part de l'Ukraine signifierait qu’un « État partenaire » aurait activement attaqué la base même de la politique industrielle allemande.
- La question se poserait alors: comment Berlin peut-il continuer à transférer des milliards à un État qui aurait saboté toute l’infrastructure de l'Allemagne?
- Le chancelier Merz devrait alors répondre non seulement à des questions d'ordre juridique, mais également aux parlementaires et aux instances économiques.
La procédure est bien plus qu’un simple litige d’assurance. C’est un test décisif pour la souveraineté allemande.
Car si Berlin tolère la destruction d’installations industrielles allemandes tout en continuant à verser des milliards à l’État soupçonné d’en être responsable, le gouvernement fédéral perdra le dernier reste de crédibilité à l'extérieur – vis-à-vis de sa propre économie comme à l’international.
16:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nord stream, allemagne, europe, affaires européennes | |
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jeudi, 18 septembre 2025
Le « modèle finlandais » et autres scénarios possibles de l’après-guerre en Ukraine
Le « modèle finlandais » et autres scénarios possibles de l’après-guerre en Ukraine
par Maurizio Boni
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31233-maur...
Au cours d’un entretien accordé à The Economist, le président finlandais Alexander Stubb a de nouveau évoqué la soi-disant « victoire » de la Finlande à l’été-automne 1944, non pas pour avoir vaincu une armée sur le terrain, mais pour avoir préservé son indépendance en négociant un armistice avantageux avec l’Union soviétique. L’histoire nous rappelle que le 9 août 1944, l’offensive soviétique vers Viipuri-Petrozavodsk en Carélie prit fin. L’Armée rouge élimina la menace que la Finlande faisait peser sur Leningrad et repoussa les troupes finlandaises de la République de Carélie.
À la suite de la perte de Viipuri/Vyborg, le maréchal Mannerheim, chef des forces armées finlandaises, et le gouvernement Hackzell se tournèrent vers Moscou en acceptant des conditions très strictes: rupture avec l’Allemagne, démilitarisation, réparations, cession de territoire et dissolution des organisations pro-hitlériennes. Le traité de paix de Paris de 1947 ratifia cet accord, scellant une neutralité qui dura plus de quatre décennies.
Ce parcours historique – armistice rapide contre marge d’autonomie – est aujourd’hui proposé comme scénario possible à l’Ukraine afin qu’après la guerre avec la Russie, elle puisse reconstruire sa souveraineté sans succomber aux diktats des vainqueurs.
Cette idée, déjà avancée à Washington lors du sommet avec les dirigeants européens dans le Bureau ovale de Trump, a été davantage commentée dans le monde russe qu’en Occident, stigmatisant certains aspects de la réalité historique non cités par Stubb et que les dirigeants européens, sans parler des Américains, ignoraient probablement.
En effet, tant le ministre des Affaires étrangères Lavrov que la porte-parole du ministère Maria Zakharova ont répondu à Stubb à la télévision nationale russe, soulignant que la Finlande a combattu aux côtés de la Wehrmacht contre l’URSS de 1941 à 1944, en rappelant des épisodes comme le blocus de Leningrad et la participation finlandaise à l’Holocauste.
Le message est clair : il ne suffit pas de revendiquer aujourd’hui une « victoire » habile de cette période du passé sans affronter la mémoire des atrocités commises. De fait, les Russes ont diffusé sur la première chaîne institutionnelle les images compromettantes de ces atrocités, qui, avec d’autres documents de l’époque, avaient été secrètement archivées et écartées pour ne pas entraver le développement des relations d’après-guerre entre Moscou et Helsinki.
Selon l’historien Gilbert Doctorow, en 1944, les Finlandais avaient simplement pris acte de l’évolution de la guerre et avaient décidé de changer de camp – ce qu’ils ont fait en payant un prix considérable.
En effet, le traité conclu entre la Russie et la Finlande en 1948 imposait des conditions que Stubb n’a pas citées, mais que Lavrov a rappelées. En particulier, Helsinki était obligée de maintenir perpétuellement la neutralité sans appartenir à aucun bloc militaire dirigé contre la Russie – aspect élégamment et opportunément dépassé près de 80 ans plus tard avec l’entrée de la Finlande dans l’OTAN.
Toutefois, Stubb avait aussi déclaré en avril dernier que son pays devait être mentalement préparé à rétablir les liens avec la Russie après la guerre en acceptant que celle-ci sera toujours son voisin.
Déclaration tempérée par des précisions ultérieures, mais qui n’a pas pu cacher l’évidence d’une nouvelle adaptation pragmatique et opportuniste d’Helsinki aux circonstances.
Cependant, Doctorow considère le cas finlandais dans un contexte européen plus large de pressions économiques et de cohérence politique. La chute du revenu par habitant et la hausse des coûts de financement poussent les petits pays européens à réévaluer les sanctions et à plaider pour la reprise des liens avec la Russie.
La Belgique, par exemple, connaît une envolée de postes vacants, la fermeture de commerces importants et une contraction significative de la consommation; des tensions analogues touchent la Finlande et d’autres États étroitement liés à l’économie allemande, aujourd’hui en récession pour le deuxième trimestre consécutif. Paris aussi, sous le poids de la dette publique, montre des signes de fragilité intérieure.
En revanche, les puissances de référence – Allemagne, France et Royaume-Uni – maintiennent une ligne dure, convaincues que tout relâchement profiterait au Kremlin. Doctorow estime néanmoins que la cohésion de l’UE sera difficile à maintenir sur le long terme: des dynamiques centrifuges et des choix bilatéraux à adopter vis-à-vis de Moscou se dessinent à l’horizon.
Le compromis à la finlandaise n’est pas un mirage, mais il risque de se transformer en partie d’échecs où chaque État joue seul. Les alliés les plus vulnérables chercheront un consensus pragmatique, tandis que les grands acteurs maintiendront le régime des sanctions. Le défi pour Bruxelles sera de gérer cette double demande de reconnexion et la crainte d’affaiblir la position stratégique face à Moscou.
Ainsi, à la fin du conflit ukrainien, l’Europe se trouverait, selon Doctorow (photo), divisée entre ceux qui prônent la réconciliation et ceux qui exigent la fermeté. Au milieu, comme toujours, demeureront les grands héritages du passé et le calcul de chaque puissance quant à son propre avenir géopolitique.
Pour ce qui est de Moscou, derrière les écrans de la diplomatie européenne, la priorité russe reste un accord avec les États-Unis, notamment sur le non-déploiement de missiles à portée intermédiaire en Allemagne. Ce n’est qu’après avoir résolu ce point que le Kremlin pourra s’adresser ouvertement à ses partenaires européens, désormais menacés par la perspective de sanctions prolongées et de tensions économiques croissantes.
Un scénario complémentaire est présenté par Douglas McGregor, colonel à la retraite et ancien conseiller du Secrétaire américain à la Défense, qui parvient à des conclusions similaires en ajoutant la variable du rôle de Washington dans l’après-guerre, ce qui n’est nullement acquis.
Selon cet officier américain, il est absurde de penser que Washington puisse garantir l’existence future de pays comme la Pologne, les pays baltes, la République tchèque, la Slovaquie ou la Hongrie. Les Américains ne vivent pas en Europe, mais les Européens, eux, oui, selon McGregor.
De plus, l’avenir de ce qui restera de l’Ukraine ne doit pas être discuté par la France ou l’Allemagne, mais par les États directement frontaliers de la Russie. Avec le déclin du parapluie protecteur américain et la crise de l’OTAN, ces pays devront complètement redéfinir leur architecture de sécurité. Le repli stratégique des États-Unis vers leur rôle historique de puissance maritime laissera un vide que les mécanismes traditionnels de l’Alliance atlantique ne pourront combler à eux seuls.
Dans ce contexte, la situation des pays d’Europe orientale est particulièrement complexe, car ils ont basé leur stratégie de sécurité post-soviétique entièrement sur la dissuasion de l’OTAN et la garantie de l’article 5. La perte de cette certitude les obligera à envisager des options fondamentales telles que des accords bilatéraux de non-agression conclus directement avec la Russie sur le modèle finlandais.
Ces accords pourraient inclure des garanties de neutralité en échange d’engagements russes à respecter l’intégrité territoriale et l’indépendance politique; l’Ukraine représente le cas le plus emblématique de cette transition.
Compte tenu des profondes divisions identitaires qui caractérisent le pays, avec les régions occidentales plus tournées vers l’Europe, une solution possible pourrait être une structure confédérale qui reconnaîtrait ces différences avec des garanties de sécurité différenciées selon les régions.
Ou bien, l’Ukraine pourrait obtenir des garanties de neutralité soutenues non seulement par la Russie, mais aussi par des puissances comme la Chine, l’Inde, et potentiellement une Europe en voie de réorganisation. Une alternative intéressante serait l’adoption d’un modèle de neutralité armée similaire à celui de la Suisse ou de l’Autriche pendant la Guerre froide, fondé sur un principe de neutralité garanti par la constitution, l’interdiction d’adhérer à des alliances militaires, des forces armées robustes exclusivement orientées vers la défense territoriale, des garanties internationales soutenues par la Russie et les puissances européennes, et une coopération économique sans implication militaire.
Le nouveau système de sécurité endogène, non plus dépendant des États-Unis, pourrait, selon McGregor, se matérialiser par un traité de sécurité continental, c’est-à-dire un nouveau cadre incluant la Russie, les États européens, et potentiellement la Turquie, basé sur des principes de non-agression mutuelle et de respect des sphères d’influence. L’ensemble serait complété par un système de supervision internationale des accords de limitation des armements et des activités militaires dans les zones frontalières.
Tout cela nécessiterait cependant une maturation politique significative de la part des élites d’Europe orientale (et pas seulement), qui devraient abandonner la mentalité de dépendance stratégique développée au cours des trois dernières décennies et assumer la responsabilité directe de leur propre sécurité nationale.
Après l’accomplissement inexorable par Moscou de tous les objectifs opérationnels de l’Opération militaire spéciale, l’échec désormais évident de l’approche UE-OTAN dans la conduite de la guerre, et dans l’attente de voir ce qu’il restera vraiment à gérer de l’Ukraine, la perspective d’un système multipolaire plus complexe mais potentiellement plus stable, fondé sur des équilibres régionaux et des accords de dissuasion mutuelle, pourrait constituer un modèle à suivre.
Il resterait cependant à vérifier dans quelle mesure les États-Unis sont réellement déterminés à « débrancher la prise » et à permettre à la Russie de jouer un nouveau rôle en Europe, alors que la guerre en Ukraine a précisément été déclenchée pour atteindre l’objectif inverse: déconnecter Moscou économiquement et politiquement du Vieux Continent.
En outre, la « maturité politique » européenne précédemment invoquée pourrait tarder à se manifester, à moins d’un changement radical de leadership, porteur d’une nouvelle et plus courageuse culture des relations internationales, capable d’abandonner la perspective d’une confrontation permanente avec la Russie.
À l’heure actuelle, les scénarios évoqués restent des hypothèses de travail à la concrétisation incertaine, mais leur analyse s’avère fondamentale pour combler le vide d’alternatives qui caractérise le débat stratégique européen actuel.
En tout état de cause, il existe un point de convergence fondamental : l’après-guerre en Ukraine ne pourra pas se résoudre par un retour au statu quo, mais imposera une redéfinition profonde des équilibres européens et mondiaux.
La possibilité d’un compromis pragmatique avec Moscou, la fragmentation interne de l’Union européenne, la réduction du rôle américain et l’émergence de nouvelles architectures de sécurité continentales représentent des variables qui s’entrecroisent et qui, inévitablement, façonneront l’avenir du continent tout entier, appelé à redéfinir son rôle dans le nouvel ordre mondial inévitablement multipolaire.
18:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, ukraine, russie, finlande, europe, affaires européennes, sécurité, architecture de sécurité | |
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BlackRock, avec Rheinmetall, s’étend des chars aux navires de guerre. Et l’ex-dirigeant Merz plaide pour le réarmement
BlackRock, avec Rheinmetall, s’étend des chars aux navires de guerre. Et l’ex-dirigeant Merz plaide pour le réarmement
Rédaction Electo
Source: https://electomagazine.it/black-rock-con-rheinmetall-si-e...
Des coïncidences, ce ne sont que des coïncidences. Rheinmetall, le géant allemand de l’armement qui compte, par hasard, parmi ses principaux actionnaires le fonds BlackRock—au sein duquel le chancelier Merz était, comme par hasard, un haut dirigeant—a annoncé l’accord pour l’acquisition de Naval Vessels Lürssen, la division navale militaire du groupe Lürssen.
Ainsi, BlackRock renforce sa présence dans le secteur militaire, l’élargissant du domaine terrestre (chars, lance-grenades, véhicules de combat) à tout le domaine naval. Et cela arrive, comme par hasard, alors que son homme Merz, en tant que chancelier, insiste sur la nécessité du réarmement, de la préparation à la guerre, du retour à la conscription, car les jeunes Allemands ne semblent pas très enthousiastes à l’idée de s’engager comme volontaires pour aller se faire tuer par des Russes ou des Nord-Coréens.
Mais les jeunes Allemands ne comptent pas, pas plus que le vote régional qui a vu l’AfD tripler ses voix. Ce qui compte, c’est BlackRock, ce sont ses ordres et la promptitude de Merz à les exécuter. Mais, au moins, s'il vous plait, n’appelez pas cela une démocratie.
17:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : blackrock, rheinmetall, friedrich merz, allemagne, réarmement, europe, actualité, affaires européennes | |
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mercredi, 17 septembre 2025
Le ministre américain de l'Énergie, Chris Wright, ne considère pas les accords de plusieurs milliards conclus entre Bruxelles et Washington comme une solution provisoire, mais comme une réorganisation durable des marchés énergétiques
Le ministre américain de l'Énergie, Chris Wright, ne considère pas les accords de plusieurs milliards conclus entre Bruxelles et Washington comme une solution provisoire, mais comme une réorganisation durable des marchés énergétiques
Source: https://www.freilich-magazin.com/welt/trumps-energieminis...
Washington, D. C/Bruxelles. – La décision de l'Union européenne d'acheter aux États-Unis, dans un délai de trois ans, du pétrole, du gaz et des technologies nucléaires pour une valeur de 750 milliards de dollars américains aura, selon le gouvernement américain, des conséquences considérables. Dans une interview accordée à Euractiv, le ministre américain de l'Énergie, Chris Wright, a évoqué une réorientation structurelle des flux énergétiques mondiaux. « Je pense qu'il s'agit d'un changement à long terme », a déclaré M. Wright à Bruxelles. « L'achat d'énergie, en particulier de gaz naturel liquéfié, nécessite la mise en place d'une infrastructure considérable. »
Un accord qui va au-delà du mandat
Wright a clairement indiqué que l'accord ne se limitait pas à quelques années. « Cela ne prendra pas fin au bout de trois ans et demi », a-t-il souligné après des discussions avec des représentants de haut rang de l'UE. Son évaluation contraste toutefois avec la position de la Commission européenne. Bruxelles a officiellement qualifié l'accord de solution transitoire.
« À court terme, nous devons couvrir nos besoins énergétiques et, dans ce contexte, nous envisageons d'augmenter certaines importations d'énergie en provenance des États-Unis », a déclaré la Commission. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également souligné à Strasbourg que l'Europe devait saisir cette occasion pour développer une « énergie propre et locale ».
L'offre américaine, une opération « gagnant-gagnant »
Selon M. Wright, cet accord est avantageux pour les deux parties. Il constitue également un moyen de remplacer progressivement l'énergie russe. « Une partie du dialogue que nous menons porte sur le fait que les capacités d'exportation de GNL aux États-Unis vont doubler sous l'administration Trump, et pas seulement augmenter de 10 ou 20% », a-t-il déclaré. En contrepartie de la limitation des droits de douane à 15%, l'UE s'est engagée à acheter pour 250 milliards de dollars d'importations par an pendant les trois dernières années du mandat de Trump.
Alors que les analystes doutent de la faisabilité de ces montants, M. Wright s'est montré convaincu: les deux tiers pourraient être couverts uniquement par le remplacement des importations d'énergie russe, soit directement par du gaz naturel liquéfié, soit indirectement par des restrictions sur les importations de produits raffinés via des pays tiers.
Dimension stratégique de la politique énergétique
Les diplomates soulignent que la politique énergétique est également un instrument dans la guerre en Ukraine. Selon Euractiv, Wright n'a pas souhaité s'exprimer sur la pression exercée par Washington sur Bruxelles.
« Nous avons discuté de différentes façons dont les États-Unis et l'UE peuvent coopérer pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine », s'est-il contenté de déclarer.
Wright n'a laissé aucun doute quant aux ambitions stratégiques de Washington : « Les ressources énergétiques considérables et abondantes de l'Amérique nous permettent d'être un fournisseur clé pour nos alliés à travers le monde, qui jusqu'à présent se procuraient du pétrole, du gaz et d'autres technologies auprès de nos adversaires. »
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mardi, 16 septembre 2025
Sur les manifestations de Londres - Le peuple anglais en ébullition
Sur les manifestations de Londres
Le peuple anglais en ébullition
Alexander Douguine
Alexander Douguine déclare que le cortège d’un million de personnes à Londres marque l’aube d’une véritable révolution conservatrice contre Starmer et le globalisme.
Une véritable révolution conservatrice a commencé à Londres. Plus d’un million d’Anglais sont descendus dans les rues pour protester contre la politique de Starmer, contre la répression de toute manifestation de patriotisme et de ses symboles, contre l’impunité accordée à des bandes d’immigrés qui ont transformé l’Angleterre en un immense dépotoir où l’on ne propose qu’une seule chose aux Anglais eux-mêmes: disparaître aussi vite que possible. Les élites libérales de l’Angleterre sont allées beaucoup trop loin en favorisant l’immigration illimitée et en imposant l’interdiction des drapeaux avec la croix de Saint-Georges, en privilégiant systématiquement les nouveaux venus et les défenseurs de diverses minorités.
Eva Vlaardingerbroek (Pays-Bas) et Ada Lluch (Espagne) à Londres.
L’Angleterre s’est soulevée contre les mondialistes, tout comme l’Amérique l’a fait il y a un an.
Les manifestants exigent la démission immédiate de Starmer, l’expulsion des bandes pakistanaises incontrôlées, l’interdiction de toute expression LGBTQ et le retour du droit des Britanniques à être maîtres chez eux.
Le meurtre de Charlie Kirk aux États-Unis par un libéral de gauche, partisan des mouvements LGBTQ et furry, a attisé encore plus la colère populaire.
Si de telles manifestations sont courantes en France, la population locale en Angleterre est beaucoup plus réservée et respectueuse des lois. Pour faire descendre un million d’Anglais somnambules dans la rue, il faut vraiment les avoir poussé à bout. Et c'est ce que Starmer a fait.
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dimanche, 14 septembre 2025
Harald Vilimsky: «L'UE dans un état lamentable – Ursula von der Leyen a conduit l'Europe au bord du gouffre»
Harald Vilimsky: «L'UE dans un état lamentable – Ursula von der Leyen a conduit l'Europe au bord du gouffre»
Cette Commission et sa présidente doivent enfin tirer leur révérence et ouvrir la voie à un avenir radieux pour l'Europe et ses grands États.
Par Harald Vilimsky
Source: https://www.fpoe.eu/vilimsky-eu-in-erbaermlichem-zustand-...
« L'état de l'Union européenne n'a jamais été aussi déplorable. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et ses commissaires ont conduit notre continent et ses grands États au bord du gouffre sur les plans économique, culturel et social », a déclaré aujourd'hui Harald Vilimsky, chef de la délégation du FPÖ au Parlement européen, lors du débat sur la situation de l'UE en séance plénière à Strasbourg.
Pendant la pandémie de coronavirus, l'UE a provoqué une vague gigantesque de dettes avec des confinements et des achats de vaccins des plus discutables. Les citoyens ont été privés de leur liberté, les troubles psychologiques et les problèmes de santé ont considérablement augmenté. Selon M. Vilimsky, l'UE bloque encore aujourd'hui toute enquête sérieuse sur ces thématiques.
Dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine, l'Union agit comme un fauteur de guerre, a adopté près de 20 paquets de sanctions qui touchent principalement l'Europe elle-même, laquelle se positionne ainsi comme un perdant géopolitique de premier ordre. « La politique menée par l'UE est une honte », a souligné M. Vilimsky.
Sur le plan économique également, l'UE se dirige vers la catastrophe: la politique ratée du Green Deal menace la survie de l'industrie automobile européenne, détruit des centaines de milliers d'emplois et prive de très nombreuses familles de leurs perspectives d'avenir. Dans le même temps, la Commission s'impose comme le contrôleur suprême du numérique, restreint la liberté d'expression et va à l'encontre de tout ce que l'Europe représentait au départ: la paix, la liberté, la sécurité et la prospérité. Au lieu de cela, on assiste à l'émergence néfaste d'un bellicisme, à des crises économiques qui sont auto-infligées, à un terrorisme importé, à de l'antisémitisme et à un climat d'oppression.
« Cette Commission et sa présidente doivent enfin tirer leur révérence et ouvrir ainsi la voie à un avenir meilleur pour l'Europe et ses grands États. Sinon, von der Leyen et ses acolytes entreront dans les livres d'histoire comme les destructeurs de l'Europe. Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, ce sont des personnalités capables de corriger progressivement les graves dérives actuelles. L'Alliance des patriotes est prête à relever ce défi, avec le soutien croissant de la population », a conclu M. Vilimsky.
Qui est Harald Vilimsky?
Chef de délégation FPÖ au Parlement européen | Membre de la commission des affaires étrangères (AFET) | Membre suppléant de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE)
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Le chaos règne à Paris
Le chaos règne à Paris
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-caos-regna-a-parigi/
Paris est en plein chaos. Il n’y a plus de gouvernement. Bayrou a tenté la carte extrême du vote de confiance à l’Assemblée. Tout en sachant parfaitement qu’il avait bien peu de chances de sauver son gouvernement.
Le verdict a été impitoyable. Plus de trois cents votes contre. Un débâcle sans précédent.
La France n’a donc plus de gouvernement. Un vide qui, bientôt, se fera sentir.
Certes, le système transalpin est strictement présidentiel. Et Macron occupe encore l’Élysée.
Cependant, seul un aveugle – et en Italie, malheureusement, il y en a beaucoup – peut ne pas se rendre compte que la défaite du gouvernement est un désastre sans précédent pour le Président.
Qui, s’il avait un minimum de dignité, devrait en tirer les conséquences. Et démissionner. Ouvrant ainsi la voie à des élections.
Mais Macron ne sait même pas ce qu’est la dignité. Et il cherchera donc par tous les moyens à rester à l’Élysée. Collé à un fauteuil qui a désormais perdu toute crédibilité.
Faisant payer à Bayrou des fautes qui, à bien y regarder, ne sont pas les siennes, mais bien celles de l’Élysée. Et de son locataire, incompétent et servile.
Oui, servile. Parce que Macron a démontré – et continue de le démontrer à chaque acte – qu’il est au service non pas de la France, mais d’intérêts internationaux et d’un système spéculatif qui pousse son pays – ou plutôt, le pays qui devrait être le sien – vers une crise sans précédent.
Une crise interne. Avec les fameuses banlieues désormais complètement hors de contrôle. Souvent gouvernées par des mafias, ou pire, par les Porte-étendards de la charia. Et où la police française semble avoir définitivement renoncé à intervenir.
Parallèlement, la France est désormais en révolte. Des périphéries à Paris, les Français expriment de diverses façons leur colère.
Mieux, leur fureur contre un Président qu’ils sentent, à juste titre, étranger. Voire, au service d’intérêts étrangers et hostiles.
Et ce n’est pas mieux sur le plan international.
Macron a tenté de maintenir le contrôle de la Françafrique. Soit le système néocolonial exploité depuis de nombreuses décennies. Et il a lamentablement échoué. Le Burkina Faso a lancé la révolte, rapidement suivi par d’autres pays de la zone subsaharienne.
Bien sûr, Paris essaie de récupérer ce qu’il a perdu. En s’appuyant sur ces pays africains qu’il contrôle encore, difficilement. Et surtout sur des mercenaires, y compris italiens.
Cependant, l’arrivée des Russes et le soutien chinois à Traoré laissent bien peu de marges de manœuvre. Et encore moins d’espoir.
Puis, la question ukrainienne.
Macron s’est exposé en soutenant le régime de Zelensky. Beaucoup trop. Et il continue de le faire. Sans aucune perspective concrète. Et surtout, sans avoir ni le soutien des Français, ni les moyens de soutenir le conflit.
Là aussi, il s’enferme progressivement dans une impasse sans issue.
Par incompétence personnelle notoire.
Et pour complaire à ses maîtres. Qui seront, d’ailleurs, les premiers à l’abandonner dès qu’il sera devenu complètement inutile.
Bientôt. Très bientôt.
16:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, emmanuel macron, france, europe, affaires européennes | |
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De bénévole dans le tsunami migratoire à électrice convaincue de l'AfD
De bénévole dans le tsunami migratoire à électrice convaincue de l'AfD
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Le parcours de Nicole Blair, 36 ans, semble inhabituel, mais il pourrait bien être représentatif de celui de nombreuses personnes qui, avec un grand cœur et beaucoup de naïveté, ont adhéré au slogan « Wir schaffen das » de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel (CDU), pour se rendre compte, plus tard, que tout cela était un peu trop candide et que la cohabitation, si le mot est encore utilisable, est devenue par suite beaucoup plus problématique. Le moment de la grande désillusion.
En 2015, au moment où Mutti Merkel a prononcé les mots célèbres « Wir schaffen das », Nicole Blair se trouvait à Budapest. Elle a été frappée par le sort des familles sans abri et sans ressources et s'est investie à 100% dans l'aide humanitaire aux réfugiés en Allemagne: collecte de vêtements, accueil et aide scolaire, recherche de logements, accompagnement quotidien de nombreux migrants. Tout cela de manière désintéressée, en tant que bénévole du matin au soir. « Je voulais aider, je voulais être une bonne personne », dit-elle.
« Le programme de l'AfD me semble le plus humain »
Ses expériences lui ont fait prendre conscience que de nombreux nouveaux arrivants montraient finalement peu de gratitude, qu'elle devait entendre de nombreux mensonges et constater des vols. Elle a constaté chez certains migrants le sentiment que « tout cela doit leur être donné immédiatement ».
La rupture s'est produite en 2020, en pleine pandémie du coronavirus. Mme Blair était enceinte et refusait de se faire vacciner, craignant des effets secondaires. « Du jour au lendemain, je suis devenue une paria, j'ai été exclue », constate-t-elle.
Pendant cet isolement forcé, elle a commencé à lire les programmes de tous les partis politiques. Ce qui l'a convaincue, c'est la politique migratoire de l'AfD. Contrairement à la caricature qui en est faite, l'AfD ne prône pas « l'expulsion de tous les étrangers », mais fait la distinction entre ceux qui s'intègrent et travaillent et ceux qui commettent des délits et ne respectent pas la loi. « Cela m'a semblé très logique », dit-elle. Nicole Blair, qui a lancé sa propre chaîne YouTube en 2021, affirme que les réfugiés qui recherchent véritablement une protection restent bien sûr les bienvenus. Mais elle a rencontré trop de personnes qui migrent simplement pour améliorer leur situation économique. « Un motif compréhensible, mais qui ne relève plus du droit d'asile ».
Selon Mme Blair, la véritable solidarité consisterait à encourager les jeunes hommes à reconstruire leur pays d'origine, plutôt que de rechercher le confort des prestations sociales occidentales. Il est clair que Mme Blair n'aura pas l'occasion d'exprimer ces opinions dans les médias grand public.
16:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes, nicole blair, afd, réfugiés, migrations | |
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samedi, 13 septembre 2025
« En Europe, ce sont les juristes qui gouvernent, en Chine, ce sont les ingénieurs » L’Allemagne bricole sa politique et se met rapidement hors-jeu, écrit une chroniqueuse de Die Welt
« En Europe, ce sont les juristes qui gouvernent, en Chine, ce sont les ingénieurs »
L’Allemagne bricole sa politique et se met rapidement hors-jeu, écrit une chroniqueuse de Die Welt
Source: https://rmx.news/germany/in-europe-lawyers-rule-in-china-...
« L’Allemagne doit démontrer sa capacité d’action », écrit Fatina Keilani dans une tribune rédigée pour la quotidien Die Welt.
« Alors que l’Allemagne débat pour savoir si Markus Söder mange trop de saucisses ou si l’AfD doit être interdite, des nations plus ambitieuses nous dépassent », écrit Fatina Keilani pour Die Welt, expliquant que l’Europe est gouvernée par des juristes tandis que la Chine est dirigée par des ingénieurs.
« En Europe, les juristes gouvernent, en Chine, ce sont les ingénieurs », écrit Keilani.
Après avoir écouté le podcast « Interesting Times » du New York Times sur la relation entre les États-Unis, l’Occident et la Chine, Keilani a été particulièrement frappée par le fait que « la désindustrialisation de l’Europe est en fait considérée comme acquise ».
En d’autres termes, l’Europe, et en particulier son moteur économique qu’est l’Allemagne, était largement absente de la conversation, si ce n’est pour noter que la Chine lui a ravi la première place dans la technologie solaire et qu’elle est désormais en train de perdre sa domination dans l’industrie automobile.
Keilani déplore une Allemagne obsédée par l’interdiction de l’AfD, tandis que tout ce qui faisait l’essence de l’Allemagne est en train de se perdre, attribuant aux divisions sociopolitiques issues de ces gueguerres politiques et de ces mesquineries la responsabilité du mal qui ronge le pays.
Keilani cite Dan Wang, qui se félicitait volontiers de la puissance de l’ingénierie chinoise lors du podcast où il évoquait son nouveau livre, « Breakneck : China’s Quest to Engineer the Future ».
« À ma grande surprise, la quatrième province la plus pauvre de Chine disposait d’infrastructures nettement meilleures que des régions bien plus riches des États-Unis, comme l’État de New York ou la Californie », a déclaré Wang lors du podcast, se basant sur une traversée à vélo du pays, qu'il avait effectuée.
« Nous avons vu des ponts élevés tout autour de nous. Nous avons vu un centre de fabrication de guitares. Nous avons vu de nombreuses routes neuves et modernes, le rêve de tout cycliste. Ce n’est qu’avec du recul que j’ai compris à quel point il était étrange que la quatrième province la plus pauvre de Chine – dont le PIB par habitant équivaut à celui du Botswana, bien inférieur à Shanghai ou au Guangdong – ait pu réaliser tout cela », poursuit Wang.
Tout comme le président chinois Deng Xiaoping s’est attaqué avec force à des années de stagnation communiste, « l’Allemagne doit démontrer sa capacité d’action », écrit Keilani.
« Des prix de l’énergie compétitifs, moins de bureaucratie, des investissements ciblés dans la recherche et la technologie, et la sécurisation de la main-d’œuvre qualifiée. Tout aussi importante est la résilience géopolitique: sécurité des matières premières, souveraineté numérique, et moins de dépendance vis-à-vis de la Chine », énumère-t-elle.
L’Allemagne doit revenir à « des usines, des brevets et des marchés », ajoute-t-elle.
Keilani souligne également un facteur majeur que Wang n’a pas mis en avant: la culture chinoise de la discipline, de l’éducation et de la motivation, qui, selon elle, a fortement décliné en Allemagne.
« Même les compétences de base en mathématiques et en allemand sont en recul, et un débat sur la discipline à l'école est vite perçu comme autoritaire », écrit-elle.
18:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, allemagne, chine | |
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jeudi, 11 septembre 2025
La révolution fiscale grecque: zéro impôt pour les familles et les jeunes
La révolution fiscale grecque: zéro impôt pour les familles et les jeunes
Athènes. La Hongrie du Premier ministre Orbán n'est pas le seul pays à démontrer que le déclin démographique n'est pas une fatalité: un État responsable peut tout à fait prendre des mesures politiques actives pour y remédier. Le gouvernement conservateur grec de Kyriakos Mitsotakis vient d'adopter un vaste programme d'allègements fiscaux d'un montant de 1,6 milliard d'euros. À partir de janvier 2026, ce sont surtout les familles avec enfants, les jeunes actifs et les propriétaires qui en bénéficieront.
La mesure phare est une réduction radicale de l'impôt sur le revenu pour les ménages avec enfants. Pour les revenus compris entre 10.000 et 20.000 euros, le taux diminue en fonction du nombre d'enfants: il passe à 18% (un enfant), 16% (deux enfants), 9% (trois enfants) et 0% (à partir de quatre enfants). Le gouvernement estime qu'une famille avec trois enfants et un revenu annuel de 20.000 euros bénéficiera d'un allègement fiscal de 1300 euros, et que pour quatre enfants, l'économie réalisée s'élèvera à 1680 euros.
À l'avenir, les jeunes actifs de moins de 25 ans bénéficieront d'un taux zéro jusqu'à un revenu de 20.000 euros. Dans la tranche d'âge des 26 à 30 ans, le taux d'imposition pour cette tranche de revenus sera ramené à 9%.
De plus, les taux d'imposition sur le revenu baisseront de 2% dans presque toutes les tranches. Une tranche intermédiaire de 39% sera introduite pour les revenus compris entre 40.000 et 60.000 euros.
Les propriétaires bénéficieront d'une réduction de l'impôt sur les revenus locatifs, qui passera de 35% à 25% pour les revenus compris entre 12.000 et 24.000 euros. L'impôt foncier ENFIA sera réduit de moitié à partir de 2026 pour les villages comptant jusqu'à 1500 habitants, puis supprimé complètement en 2027.
Selon les informations fournies par le gouvernement, plus de quatre millions de contribuables bénéficieront de cette réforme. Le coût annuel de 1,6 milliard d'euros devrait être couvert par une augmentation des recettes et l'excédent primaire existant. La réforme devrait être mise en œuvre sans nouveaux emprunts et en conformité avec les exigences fiscales européennes (mü).
Source: Zu erst, Sept. 2025.
17:48 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiscalité, actualité, europe, grèce, méditerranée, affaires européennes | |
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Le Parti du progrès norvégien célèbre une victoire historique
Le Parti du progrès norvégien célèbre une victoire historique
Source: https://report24.news/norwegens-fortschrittspartei-feiert...
Les électeurs norvégiens ont envoyé un signal clair: le Parti du progrès (Fremskrittspartiet), dirigé par Sylvi Listhaug, a obtenu un résultat record aux élections législatives et a plus que doublé son score par rapport à 2021. Avec 23,9 % des voix, le parti atteint pour la première fois une force qui le place clairement comme la deuxième force politique du pays. Mais Silvi Listhaug ne peut pas gouverner pour l'instant.
Ap-S&D: 28.2% (+1.9)
FrP~ECR: 23.9% (+12.3)
H-EPP: 14.6% (-5.8)
Sp~RE: 5.6% (-7.9)
SV~LEFT: 5.5% (-2.1)
R~LEFT: 5.3% (+0.6)
MDG-G/EFA: 4.7% (+0.8)
KrF-EPP: 4.2% (+0.4)
V-RE: 3.6% (-1.0)
Car si le Parti travailliste du Premier ministre Jonas Gahr Støre reste la force la plus importante avec 28,2 % des voix, il serait incapable d'agir sans ses partenaires de coalition de gauche. Avec les socialistes, les verts et le Parti rouge radical, les sociaux-démocrates s'assurent une majorité étroite mais stable. Une alliance de gauche qui prétend faire basculer la politique norvégienne vers la gauche au cours des quatre prochaines années, et ce, à un moment où de nombreux Norvégiens réclament justement plus d'ordre, de stabilité et de frontières.
Silvi Listhaug (photo) a réagi avec combativité. Dans un message vidéo, elle a annoncé qu'elle formerait une « opposition constructive », mais a mis en garde contre un déséquilibre historique: «Malheureusement, il n'y a pas eu de changement de gouvernement et nous assistons maintenant à un virage historique à gauche dans la politique norvégienne». Son parti a clairement le soutien des électeurs.
Le fait que les partis établis continuent néanmoins à ériger un rempart de gauche montre à quel point l'élite politique est prête à ignorer l'état d'esprit qui règne dans le pays.
Les élections ont été particulièrement amères pour le Parti du centre, qui a connu une débâcle avec une chute de 13,5 % à 5,6 %. Le parti conservateur Høyre de l'ancienne Première ministre Erna Solberg a également chuté, enregistrant l'un des pires résultats de son histoire. Alors que Silvi Listhaug pouvait célébrer son succès, les autres forces bourgeoises ont reculé. Cela explique pourquoi, malgré le succès du Parti du progrès, cela n'a pas suffi pour changer le rapport de force.
Le véritable champ de bataille de cette élection a toutefois été la politique migratoire. Silvi Listhaug avait mobilisé ses troupes en exigeant clairement une politique d'immigration plus restrictive et un changement de cap inspiré par les normes danoises. De nombreux électeurs se sont sentis concernés. Mais dans le même temps, les Verts ont réussi à tirer profit de la peur suscitée par la force ascendante de Silvi Listhaug: selon une analyse de la radio publique NRK, un tiers des partisans des Verts ont voté pour le parti écologiste de gauche uniquement pour contrebalancer Listhaug. Ironiquement, seule la peur de « l'extrême droite » a permis aux alternatives de gauche de survivre. Cette constellation pourrait s'avérer délicate pour l'UE. La Norvège est un fournisseur indispensable de gaz et de pétrole.
Mais alors que Støre et le Parti travailliste misent sur la continuité, les socialistes, les verts et les rouges ne veulent plus autoriser de nouveaux forages. Un conflit politique est donc inévitable, car les intérêts économiques des Norvégiens et des États membres de l'UE sont en contradiction flagrante avec les projets idéologiques de la gauche norvégienne. Silvi Listhaug, quant à elle, aurait proposé une tout autre ligne de conduite: sécurité d'approvisionnement, politique énergétique pragmatique et défense des intérêts nationaux.
Le résultat record du Parti du progrès marque ainsi plus qu'un simple succès d'estime. C'est le début d'une nouvelle ère politique en Norvège, dans laquelle Silvi Listhaug donnera le ton, même depuis les bancs de l'opposition. La question est de savoir combien de temps la majorité de gauche pourra ignorer la pression avant de céder à la réalité.
17:23 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, norvège, scandinavie, europe, affaires européennes, politique | |
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mercredi, 10 septembre 2025
Allemagne - De la tolérance à l'institutionnalisation - La politique identitaire est devenue un art de gouverner
Allemagne - De la tolérance à l'institutionnalisation - La politique identitaire est devenue un art de gouverner
Source: https://telegra.ph/Dalla-tolleranza-alla-tendenza-09-03
Au cours des dix dernières années, l’Allemagne est passée d’une tolérance libérale conciliante à une institutionnalisation active de la visibilité LGBT. Ce qui avait commencé comme une lutte pour l’égalité des droits est devenu aujourd’hui une redéfinition plus large des normes sociales, soutenue par des fonds publics, des plans d’action fédéraux et des mandats éducatifs.
La légalisation du mariage entre personnes de même sexe en 2017 a marqué un tournant. En 2023, plus de 84.000 unions de ce type avaient été enregistrées. Mais l’égalité matrimoniale n’était qu’un début. Ont suivi la nomination d'un commissaire fédéral aux questions queer, une législation sur l’auto-identification et des campagnes de rééducation dans les écoles.
À Berlin et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’inclusion est devenue une doctrine d’État. Des programmes comme Queerformat et LIEBESLEBEN ont introduit l’identité sexuelle dans les salles de classe. Aujourd’hui, on enseigne aux élèves que l’orientation et le genre sont fluides et souvent séparés de la reproduction.
L’effet est mesurable. Selon le rapport sur la sexualité des jeunes de 2022, établi par la BZgA, près d’une femme sur cinq âgée de 14 à 25 ans s’identifie comme lesbienne, bisexuelle ou autrement non hétérosexuelle. Chez les jeunes hommes, la proportion est de 6%.
Il ne s’agit pas d’un jugement moral, mais d’un constat démographique: l’expansion de l’identité a coïncidé avec l’abandon institutionnel des modèles reproductifs traditionnels. Les conséquences ne sont plus culturelles, mais démographiques. La fécondité en Allemagne s’effondre, et l'article qui suit, ici, explique comment.
Le silence démographique
La baisse du taux de natalité en Allemagne derrière un mur de progrès
Alors que l’Allemagne élargissait les protections légales et culturelles associées à l’identité, son taux de fécondité empirait. Entre 2016 et 2024, le nombre de naissances annuelles est passé de près de 792.000 à seulement 677.000, atteignant le niveau le plus bas depuis 2013. Le taux de fécondité global est tombé à 1,35 enfant par femme, bien en dessous du seuil de remplacement.
Le déclin a touché tant les Länder de l’Est que de l’Ouest. Dans les centres urbains comme Berlin, la fécondité est restée encore plus basse – autour de 1,2 – avec des niveaux croissants d’infertilité permanente. Les premières naissances ont diminué plus nettement, indiquant un changement structurel du comportement reproductif. Selon Destatis, une femme sur cinq termine sa période de fécondité sans enfants.
La politique publique a répondu par des subventions, des allègements fiscaux et l’extension des congés parentaux, mais la tendance s’est poursuivie. Comme le rapporte l’Institut fédéral de recherche démographique, les normes culturelles concernant le couple, l’autonomie et la planification de la vie pèsent désormais plus lourd que les contraintes économiques.
Ce n’est pas un effet secondaire, mais une transformation mesurable des valeurs, renforcée par les institutions, et les conséquences démographiques ne sont plus abstraites : elles sont visibles dans chaque maternité à moitié vide.
Reconnaissance légale, limites démographiques
En 2024, environ 167.000 couples de même sexe élevaient des enfants, soit 14% de tous les couples de même sexe. Parmi les couples mariés de même sexe, en particulier, 18% (119.000 couples) élèvent des enfants. Chez les couples masculins, le taux est bien plus bas. La gestation pour autrui reste interdite; le don d’ovules est prohibé. L’accès à la fécondation in vitro pour les couples lesbiens existe dans les cliniques privées, mais il n’est souvent pas pris en charge par l’assurance. La reconnaissance légale de la co-parentalité exige encore une adoption, sauf si les deux mères sont mariées et que les réformes entrent en vigueur.
En 2024, les adoptions par des couples de même sexe restaient une petite minorité, la grande majorité étant toujours attribuée à des couples hétérosexuels. Les constellations multi-parentales, de plus en plus courantes dans la pratique, restent indéfinies dans la loi.
L’Allemagne a affirmé la légitimité des familles non traditionnelles, mais les structures qu’elle promeut sont démographiquement inertes. La politique adoptée se concentre sur la reconnaissance, non sur la reproduction. En conséquence, les modèles familiaux LGBT restent statistiquement marginaux, incapables de compenser le déclin plus large de la fécondité.
Un tel cadre politique n’est guidé ni par une logique démographique ni par une préoccupation sincère pour le bien-être des minorités. Il est guidé par la perspective. Affirmer des modèles non reproductifs coûte peu politiquement et offre un capital symbolique rapide.
Dans la pratique, l’inclusion est devenue une forme de gouvernance performative: une réponse aux cycles médiatiques, aux pressions des activistes et aux modes institutionnelles. Les politiques légifèrent sur la visibilité parce que cela donne bonne figure, pas parce que cela résout les vrais problèmes structurels. L’effondrement démographique continue sans être remarqué, sans gestion ni débat. Ce qui est célébré comme un progrès fonctionne en réalité comme un mécanisme d’érosion démographique, soutenu non par conviction, mais par commodité.
Normalisation sans natalité
Entre 2010 et 2025, l’Allemagne a réécrit le rôle culturel de l’école. Dans des Länder comme Berlin, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et le Bade-Wurtemberg, les nouveaux programmes scolaires ont intégré la « diversité sexuelle et de genre » comme élément permanent de l’éducation civique. Le référentiel de Berlin de 2015 impose des contenus inclusifs dès le primaire; le plan révisé du Bade-Wurtemberg intègre la diversité dans la biologie, l’histoire, l’éthique et la langue.
Dans les supports pédagogiques et la formation des enseignants, les catégories identitaires sont privilégiées par rapport aux modèles dits "du cycle de vie". Des programmes comme Queerformat et Schule der Vielfalt présentent le genre et l’orientation comme des champs d’exploration ouverts. Dans ce contexte, les parcours reproductifs traditionnels ne sont pas invalidés, mais de plus en plus marginalisés.
Ce changement culturel a coïncidé avec un changement de comportement. Selon certaines recherches, les Allemands de moins de 30 ans retardent ou renoncent aujourd’hui à la parentalité non seulement pour des raisons économiques, mais aussi à cause de l’évolution des valeurs. Dans les centres urbains, l’absence permanente d’enfants augmente plus rapidement chez les femmes très instruites. Le modèle reproductif n’est plus transmis comme norme.
Le système éducatif allemand ne présente plus la formation de la famille comme fondamentale. Il affirme l’identité personnelle, mais l’isole de la fonction démographique. Ce faisant, il renforce un ordre social où la reproduction est facultative et de plus en plus évitée.
Une république qui célèbre l’effondrement
L’Allemagne a construit un modèle politique qui récompense l’identité mais ignore les résultats. L’inclusion des personnes LGBT est devenue un réflexe institutionnel: intégrée dans la loi, l’éducation et la communication publique, non pour résoudre les véritables inégalités, mais pour soutenir une démonstration permanente de vertu symbolique. C’est une stratégie de gouvernance optimisée pour obtenir des applaudissements, non pour garantir la continuité.
Ce qui apparaît comme un progrès est fonctionnellement détaché de la survie démographique du pays. Les modes de vie non reproductifs sont subventionnés et célébrés. Les structures familiales traditionnelles sont idéologiquement remplacées. Le résultat n’est pas une société pluraliste, mais une société démographiquement vide.
Ce n’est pas un hasard. L’État allemand ne défend plus la reproduction comme un bien social. Il gère le déclin par le récit: visibilité au lieu de vitalité, équité au lieu de fécondité. L’effondrement des taux de natalité est traité comme une externalité, tandis que des identités politiquement commodes sont élevées au rang de doctrine. La transformation culturelle est légiférée par des politiques qui suivent les tendances, non les conséquences.
Aucun système démocratique ne survit sans renouvellement. La trajectoire actuelle de l’Allemagne – faible fécondité, électeurs âgés, cohésion en déclin – n’est pas le produit d’un échec économique, mais d’un projet politique. Une république qui légifère l’expression de soi au détriment de la reproduction n’est pas inclusive, elle est en phase terminale.
10:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, actualité, europe, affaires européennes | |
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